L'usine de Bergen op Zoom, près de Rotterdam, doit fermer en octobre, avec 1230 suppressions d’emplois à la clé. Philip Morris invoque un recul des ventes de 20% en quatre ans, ainsi que «l’impact négatif des politiques fiscales et de régulation excessives» favorisant notamment la contrebande de cigarettes. Selon les buralistes français, cités dans "Le Monde", la contrebande de cigarettes achetées à l'étranger, dans la rue ou sur internet, est passée de 3% en 2003 à 24-25% aujourd'hui en France. La "faiblesse du marché" évoquée par Philip Morris est également due à des prix excessifs, qui poussent les consommateurs vers d'autres produits du tabac moins chers, comme le tabac à rouler.
1500 personnes à Neuchâtel
A Neuchâtel, le groupe emploie 1500 personnes, répartis entre les employés affectés notamment à la production de cigarettes et ceux qui travaillent au centre de recherche & développement. «Le 80% du volume de production de l’usine est destiné à l’exportation vers des pays hors de l’Union européenne comme, par exemple, le Japon ou des Etats du Moyen-Orient», indique, à Lausanne, le porte-parole Julian Pidoux, lorsqu'on lui demande s'il y a un risque de réduction d'emplois sur le site neuchâtelois. «Les 20% restants du volume de production sont destinés au marché domestique suisse.»
L’usine de Rotterdam, la plus grande de Philip Morris en termes de capacités, et "l'une des plus modernes du monde" selon son site internet, écoule quant à elle sa production essentiellement dans l’Union européenne et au Japon. Sa production sera réaffectée vers d’autres sites du groupe, mais il n’est pas encore établi lesquels. A noter que Philip Morris a également annoncé la semaine dernière la fermeture de son usine australienne et la perte de ses 180 emplois. Le groupe a mis en cause une réglementation restrictive nuisible selon lui aux exportations.
Le parking terminé en juin
A Neuchâtel, Philip Morris a investi 120 millions de francs dans son site de recherche & développement – le «Cube» – inauguré en 2009, 19 millions dans la rénovation de son site de la rue des Usines et 17 millions dans sa crèche d’entreprise à Boudry. L'entreprise est en train de terminer son parking à étages de 250 places, dont les travaux doivent s’achever en juin. Elle est le principal contribuable du canton et de la ville de Neuchâtel.