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Philip Morris pour "un monde sans fumée"

Philip Morris a rappelé son objectif visant "un monde sans fumée" ce lundi lors de la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac à Genève. Le cigarettier emploie emploie 430 scientifiques dans son centre de recherche et développement à Neuchâtel.

01 oct. 2018, 17:34
Face à l'érosion constante de ses ventes de cigarettes traditionnelles, la multinationale, dont le siège européen est à Lausanne, a créé l'an dernier la «Fondation pour un monde sans fumée».

L'industrie de la cigarette souhaite être associée étroitement aux discussions visant à combattre le tabagisme. En marge de la 8e réunion des Etats parties de la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac à Genève (COP8), Philip Morris a rappelé lundi son objectif visant «un monde sans fumée», via le développement de ses produits alternatifs comme le tabac à chauffer ou l'e-cigarette, dont «la nocivité bien moindre» doit être prise en compte dans les réflexions, estime la multinationale.

«Cette COP8 est historique. Elle est la première des réunions de la Convention à pouvoir évaluer toute la gamme des nouveaux produits sans fumée développés à grande échelle depuis trois ans seulement», ont estimé devant la presse à Genève Moira Gilchrist et Livio Vanghetti, respectivement vice-présidente de la communication scientifique et vice-président «Partenariat global et Coopération» de Philip Morris International (PMI).

Face à l'érosion constante de ses ventes de cigarettes traditionnelles, la multinationale, dont le siège européen est à Lausanne, a créé l'an dernier la «Fondation pour un monde sans fumée», qui marque l'ambition de se concentrer sur les produits de la nouvelle génération comme les cigarettes électroniques («vape» avec liquides nicotinés) ou le tabac à chauffer (et non à brûler), tel le système Iqos. L'an dernier, les divers substituts à la cigarette ont représenté 13% du chiffre d'affaires mondial de PMI.

Cette part devrait atteindre 16% pour 2018 et 38% en 2025, a indiqué Livio Vanghetti. Moira Gilchrist estime de son côté que ces produits de substitution ont un potentiel de ventes très important.

PMI s'est donc engagé dans une mue en profondeur, matérialisée par un investissement total de plus 4,5 milliards de dollars (4,4 milliards de francs) depuis 2008 dans la recherche et le développement de ses produits sans fumée, dont 120 millions (117 millions de francs) récemment dans son centre de recherche et développement (R&D) qui emploie 430 scientifiques à Neuchâtel.

Les cigarettiers font valoir que les nouveaux produits permettent d'éliminer 90% ou plus des substances toxiques contenues dans la cigarette traditionnelle. «Nous demandons une imposition qui tienne compte du profil de risque de chaque produit», a plaidé Livio Vanghetti. «Nos connaissances et données scientifiques seraient très utiles aux participants de la Convention.»

«Voix au chapitre»

Les cigarettiers souhaitent être parties prenantes des nouvelles réglementations, sachant que «plus d'un milliard de gens dans le monde continueront à fumer en 2025. Ils s'agit donc de réduire les risques et d'accélérer la transition vers des produits moins nocifs», a estimé PMI.
En Suisse, le pourcentage de fumeurs est stable autour de 25% depuis quinze ans. A l'échelle mondiale, il était évalué en 2010 à 22,7% par l'OMS. Mais les différences sont énormes selon les régions.

L'Association suisse pour la prévention du tabagisme reproche aux cigarettiers de tenir un double discours. «En Occident, où la pression est forte, on professe un monde sans fumée, mais en Asie du Sud-est, Indonésie notamment, la multinationale mise toujours sur les cigarettes traditionnelles», a déclaré à AWP Wolfgang Kweitel, collaborateur scientifique de l'association.

M. Kweitel rappelle que la Suisse produit énormément de cigarettes destinées à des marchés hors d'Europe (en Asie notamment) beaucoup plus fortes que celles autorisées en Suisse. «Il y a une hypocrisie si l'on considère la situation au-delà des frontières européennes.»

Selon lui, la Suisse ne va pas «dans un avenir proche» ratifier la convention antitabac de l'OMS, qu'elle a pourtant signée. Les modifications législatives en préparation ne vont pas dans ce sens. S'il reconnaît que la proportion de fumeurs en Suisse ne diffère pas fondamentalement de celle de pays voisins comme la France, il relève qu'elle stagne, alors qu'elle recule dans les pays qui prennent des mesures fortes.

La Suisse est très importante pour les cigarettiers. Outre Philip Morris, British American Tobacco (BAT) y est très présent, à Lausanne et Boncourt, tandis que Japan Tobacco International (JTRI) possède son siège mondial à Genève. Selon un rapport de KPMG d'octobre 2017, les entreprises du secteur du tabac apportent une contribution totale de 6,3 milliards de francs à l'économie suisse et représentent quelque 11'500 emplois.

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