La menace qui plane sur Besnik Fetahu, ce Serbe d’origine kosovare prié de quitter la Suisse fin juin, ne laisse pas les Neuchâtelois indifférents. Près de 200 personnes ont réagi aux articles de presse relatant la décision du Service cantonal des migrations de ne pas renouveler le permis de séjour de ce futur papa, et cela malgré le fait qu’il vit et travaille en Suisse depuis 14 ans.
Réconfortée par ces marques de soutien, la famille de Besnik Fetahu a décidé de lancer une pétition contre l’expulsion du futur papa, qui sera remise au Conseil d’Etat fin juin. La récolte de signatures a commencé lundi, au Locle, à La Chaux-de-Fonds et sur internet (www.change.org). En deux jours, près de 500 paraphes ont été récoltés.
L’avocate de Besnik Fetahu souhaite pouvoir rencontrer le conseiller d’Etat Jean-Nath Karakash pour évoquer ce dossier:«Nous sommes face à un cas vraiment exceptionnel. Il est incompréhensible que Besnik Fetahu, qui travaille légalement à La Chaux-de-Fonds en payant ses impôts et en s’acquittant de toutes les cotisations sociales, n’ait pas obtenu de permis de séjour.»
Rencontre au Château?
Mais le canton peut-il vraiment agir, alors que le tribunal fédéral s’est prononcé contre le renouvellement du permis de séjour de Besnik? Selon l'avocate Katia Berto, il n’est pas rare que des cantons attribuent des permis à des étrangers malgré une décision fédérale négative. «Il nous arrive parfois d’être face à des décisions contradictoires. Mes confrères et moi considérons que c’est l’avis du canton qui prime.»
Besnik Fetahu espère obtenir la bienveillance du Château: «J’ai construit ma vie ici, je suis intégré. Pratiquement toute ma famille vit à La Chaux-de-Fonds. Si je quitte la Suisse, je me retrouverai seul au Kosovo, dans un pays qui n’est pas le mien. C’est impossible pour moi de retourner là-bas. J’en fais des cauchemars.»