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Patrimoine suisse part sur les sentiers de l'histoire

L'association faîtière nationale de défense du patrimoine bâti publie un recueil de 35 itinéraires empruntant de voies à caractère historique.Cinq exemples tirés de ce guide, dans les cantons de Neuchâtel, Vaud et du Jura.

14 avr. 2018, 17:52
Entre pâturages et forêt, sur les hauteurs du Val-de-Ruz: un des 35 itinéraires de Patrimoine suisse.

Marcher sur les traces de l’histoire: voilà ce que propose Patrimoine suisse, qui vient de publier un recueil de 35 itinéraires à travers tout le pays, empruntant des voies historiques, toutes époques confondues. Des chemins muletiers aux premières voies carrossables, en passant par d’anciens ponts, ils offrent de tout aux marcheurs. Chaque randonnée comporte une feuille de route facile à emporter, avec l’itinéraire tracé sur une carte. Chaque point de départ et d’arrivée est accessible en transports publics. Toutes les infos sur patrimoinesuisse.ch/destinationpatrimoine. Et coup de projecteur sur les cinq balades proches du pays de Neuchâtel.

Les incontournables gorges de l’Areuse

Les gorges de l'Areuse, "château d'eau du canton de Neuchâtel". Patrimoine suisse

Impossible d’évoquer les sentiers historiques de Suisse sans parler de celui des gorges de l’Areuse. Inauguré en 1875 et entretenu encore aujourd’hui par la Société des sentiers des gorges, l’itinéraire au départ de Champ-du-Moulin est un «classique» des courses d’école et des sorties de contemporains.  En plus d’offrir des points de vue uniques (qui n’a pas une fois immortalisé le pont du Saut-de-Brot?), la balade, entre cascades et passages creusés dans la roche, traverse le «château d’eau du canton de Neuchâtel», où 70% de la population puise son eau potable, en Bas comme en Haut. Compter 3 heures de Champ-du-Moulin à Boudry, terminus du Littorail.

Les boviducs de La Vue-des-Alpes, sur le chemin des pionniers

Les boviducs permettait aux bergers de conduire leurs troupeaux vers les pâturages.  Photo Christian Galley

Au Moyen Age, lorsque les premiers colons commencèrent à défricher les forêts des hauteurs jurassiennes, c’était pour y aménager des pâturages et pratiquer l’élevage. La balade proposée entre La Vue-des-Alpes et Dombresson, sur les montagnes de Cernier et de Chézard, via les Vieux-Prés, permet de découvrir un paysage façonné par ces aménagements. Mais il s’agissait surtout pour ces pionniers de tirer parti des ressources naturelles. On repérera donc en marchant des groupes d’arbres vieux de plus d’un siècle, mais surtout un réseau de chemins typiques, bordés de haies et de murs de pierres sèches, appelés «boviducs». Ils servaient en effet aux paysans et aux bergers pour guider leur bétail vers les pâturages. Les plus anciens remontent au 15e siècle. Prévoir 2h30 entre les arrêts de bus de La Vue-des-Alpes  et Dombresson.

Le long du Doubs, entre Les Bois et Le Noirmont, où est née l’industrie

Ajoutez à la force hydraulique la présence de bois en quantité et vous comprendrez pourquoi le Doubs, dès le 16e siècle, a constitué un site idéal pour les «usines» du début de l’industrialisation: presses à huile, verreries, forges et moulins. Exemple dans les Franches-Montagnes, entre Le Noirmont et Les Bois. Mais comme le cours d’eau a profondément creusé son lit dans le calcaire du Jura, il faut emprunter des chemins parfois raides pour y accéder. Imaginez, lors de votre descente depuis Le Noirmont ou votre remontée vers Les Bois, but ultime de la balade, qu’à l’époque (soit avant l’apparition de la machine à vapeur et de l’horlogerie, plus lucrative), on devait pouvoir y faire passer les charrettes approvisionnant les entreprises à partir des villages du haut plateau. 3h30 de gare à gare, avec chaque fois une dénivellation de près de 500 mètres!

Le chemin du sel dans le Jura vaudois

Via Salina, ça veut tout dire. La route du sel. Mais pourquoi dans le Nord vaudois? Parce que c’est par là, dans un terrain accidenté, que transitaient les convois de sel de leur lieux de production (Salins-les-Bains et Arc-et-Senans) vers Berne. Car sous l’ancienne République (qui englobait le pays de Vaud), l’or blanc était soumis au monopole de l’Etat. Et la région en consommait en grande quantité, notamment dans la production de fromage. L’itinéraire proposé se fait à la montée (500 mètres de dénivellation), mais les chars l’empruntaient dans le sens inverse. D’où ces ornières creusées en divers endroits du chemin, qui permettaient de guider ces engins privés d’un système moderne de freinage. 2h30 de marche de la gare de Vuiteboeuf à celle de Sainte-Croix.

Le grand rêve du canal d’Entreroches

Relier la Méditerranée à la mer du Nord par une voie navigable est un vieux rêve... resté à l’état de rêve! Mais il aurait pu devenir réalité si l’on avait pu faire la liaison entre la Venoge et la Thièle, au cœur du pays de Vaud. Obstacle de taille, la colline de Mormont, au nord d’Eclépens. En 1648, il manquait 12 kilomètres au canal d’Entreroches, mais surtout il fallait encore construire les 40 écluses nécessaires pour franchir les 59 mètres de dénivelé! Trop chère, trop complexe, la future voie navigable entre sud et nord du continent n’a jamais vu le jour.
Restent des vestiges et une partie du tronçon, aujourd’hui restauré, à voir et redécouvrir au cœur de cette promenade de 2h30, qui part de la gare de La Sarraz pour rejoindre celle de Bavois, 10 kilomètres plus loin. A défaut de continuer jusqu’à Rotterdam...

 

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