Sa vie a basculé lorsqu’il avait six ans. Il vivait alors avec ses parents, son frère et sa sœur dans un petit village de montagne, tout à l’est de la Bosnie. Un jour, la guerre a éclaté et la famille, comme tant d’autres, a fui pour se réfugier dans la forêt. «Nous nous sommes cachés là quelques semaines avant d’aller dans un camp contrôlé par les Serbes, à Srebrenica. Puis l’ONU a obtenu la libération des femmes et des enfants. Ma mère et nous avons été transférés à Tuzla. Mon père, lui, a essayé de s’enfuir avec quelques autres hommes. Nous n’avons plus eu de nouvelles de lui. Mon petit frère ne l’aura jamais connu.»
De cette épreuve, Dzevad Ahmetovic, âgé aujourd’hui de trente ans, dit avoir tiré une force intérieure. La suite de son parcours en est une belle illustration.
Des classes d’étrangers
De l’école, qu’il suivra à La...