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Neuchâtel: un tour du monde scientifique pour le CSEM

Pour étudier les phénomènes météorologiques de l’équateur, le Centre suisse d’électronique et de microtechnique de Neuchâtel a développé des panneaux photovoltaïques ultralégers qui embarqueront dans des ballons stratosphériques.

10 févr. 2021, 10:54
Un des ballons de test en cours de lancement.

Une quarantaine de ballons stratosphériques remplis d’instruments de mesures vont être lancés cette année depuis l’océan Indien afin d’étudier les phénomènes atmosphériques méconnus de l’équateur, qui font partie des plus puissants de la Terre. Pour ce projet d’exploration météorologique, le CSEM de Neuchâtel a conçu des panneaux photovoltaïques ultralégers et sur mesure.

Ces phénomènes à étudier, dont l’influence peut s’étendre jusqu’aux pôles, gardent aujourd’hui encore une large part de mystère. Les interactions entre la troposphère et la stratosphère, notamment, ont été très peu étudiées dans la ceinture équatoriale. D’où le lancement de ce projet français Strateole-2, piloté par le Centre national d’études spatiales (CNES) et le Centre national de la recherche scientifique (CRNS) en collaboration internationale.

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Deux à trois fois le tour de la Terre

Les scientifiques vont utiliser des ballons stratosphériques pressurisés, développés et mis en œuvre par le CNES. Deux chapelets de vingt ballons – lâchés dès cette année et à trois ans d’intervalle depuis l’océan Indien – vont faire deux à trois fois le tour de la Terre sur une période de trois mois, indique mercredi le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) dans un communiqué.

Durant leur périple, les ballons moissonneront une multitude de données: concentrations en vapeur d’eau, en ozone, en dioxyde de carbone, présence de glace en suspension, mesures de la température de l’air, de la pression, etc. Certaines informations, telles que la température, la vitesse du vent ou la pression, seront transmises à l’Organisation météorologique mondiale (OMM), quasiment en temps réel, pour lui permettre d’affiner ses prévisions sous les tropiques.

«Haute performance, fiabilité et légèreté»

Pour fournir l’énergie, indispensable au fonctionnement des nacelles et des instruments scientifiques, le CSEM a développé des panneaux photovoltaïques sur mesure, en matériaux composites ultralégers conçus dans ses laboratoires, explique le centre. Chaque nacelle sera équipée de quatre à six panneaux photovoltaïques, soit de forme carrée, soit de forme trapézoïdale, dotés de 9 à 12 cellules chacun.

Pierrick Duvoisin et Christophe Charrière installent les panneaux photovoltaïques spéciaux. Photo: SP – Reto Duriet

Les plus grands offriront une puissance de 40 W, contre 30 W pour les plus petits. Ils sont en cours de montage dans les ateliers du CSEM, sur le site d’Innoparc, à Hauterive, détaille le centre helvétique.

Ces panneaux ont été validés en vol, «avec succès», lors d’une première campagne probatoire de huit vols, en hiver 2019-2020. Les panneaux équipant les nacelles scientifiques de la prochaine campagne de vingt vols, qui débutera en octobre 2021, sont en cours de production, toujours selon le CSEM.

«Allier haute performance, fiabilité et légèreté dans un environnement aussi hostile que la stratosphère relève d’un haut savoir-faire. Habituellement, la stratosphère est une zone où l’on ne fait que passer: c’est le cas lors d’un lancement de fusées, par exemple. Les ballons y resteront quant à eux pendant des mois», souligne Pierrick Duvoisin, impliqué dans le projet en qualité de spécialiste en design de module au CSEM.

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