«J’accepte de répondre à vos questions, car je souhaite démystifier la profession.» Alexandre* fait partie des quatrze huissiers travaillant à l’Office des poursuites du canton de Neuchâtel. Sa tâche? Mener une poursuite à son terme, en procédant le plus souvent à des saisies de salaire, et parfois à des saisies de biens mobiliers ou immobiliers si la retenue de salaire ne suffit pas à rembourser les dettes.
Calme, le ton bienveillant, Alexandre n’a rien de l’huissier sans pitié venu, comme on le voit dans les films français, désigner les derniers morceaux de vie à charger dans un camion de déménagement. «Je préfère dire que je suis l’incarnation humaine de la créance», image Alexandre avec une certaine humilité. «Dans la procédure de recouvrement, le débiteur n’est confronté qu’à des téléphones ou à des commandements de payer. Jusqu’à ce qu’il rencontre l’huissier, en chair et en os.»
«J’y vais seul»
Humain, Alexandre...