«Le pire, ce sont les canettes avec des restes de Smirnoff ou de bière qui ont tourné. C’est dégueulasse!» Willy Furrer dépose un sac-poubelle malodorant dans la remorque de son tracteur. Avec son fils Adrien et sa nièce Anaïs, ce Chaumonnier participait aux deuxièmes Poutzdays ce samedi à Chaumont. A l’instar de ces bénévoles, quelque 3000 personnes, surtout des écoliers, ont œuvré partout dans le canton à nettoyer plages, sentiers et bords de rivières entre vendredi et samedi.

A Chaumont, quatre groupes sillonnent les crêtes depuis 9 heures samedi, avec chacun des missions particulières, explique Pierre Pfund, l’organisateur local. Les itinéraires de randonnée, les routes et le Pré-Louiset sont arpentés, à la recherche de tout ce qui ne devrait pas se trouver en pleine nature. «Les déchets sont vraiment le long des chemins et dans les coins à grillade. On retrouve des cannettes, des bouteilles et des emballages.» Et quelques surprises parfois: «l’année passée, on avait retrouvé un vibromasseur et des perruques», sourit le retraité.

La peu appétissante récolte des bénévoles à Chaumont. (Photo Lucas Vuitel)

Une lolette et une roue

Ravitaillée en sacs-poubelles par Pierre Pfund, l’équipe chargée de la route entre Chaumont et Savagnier a, elle aussi, fait quelques découvertes inattendues. Anna Anderson a retrouvé une lolette toute neuve dans son emballage, tandis que Nathalie Weber est tombée sur une roue de véhicule dont l’armature a visiblement été découpée et jetée dans la forêt. «On trouve davantage de déchets en contrebas de la route. On aurait dû prendre une corde pour descendre», dit-elle en se lançant dans la pente.

Anna Anderson, Adrien et Willy Furrer, Nathalie Weber et Anaïs Furrer à côté de leur tracteur. (photo Lucas Vuitel)

Quelques kilomètres plus bas, aux Jeunes-Rives, les plongeurs de PurLac sortent un à un de l’eau. Chacun porte un sac plein de déchets retrouvés au large des rives. Ici, des canettes, là une écuelle pour chien. «C’est la troisième fois qu’on vient aux Jeunes-Rives avec les plongeurs et on ramasse de moins de moins de déchets», remarque toutefois Mark Grünig. Il n’empêche, il y a toujours du travail. Le tas d’immondices posé sur le sable rouge en témoigne.

«De la pêche au gros!»

Cette année, les bénévoles de l’Association romande des utilisateurs de détecteur de métaux de loisir ont donné un coup de main aux plongeurs. Depuis une barge, Massimo Beck et son équipe tentent de pêcher des déchets métalliques avec un gros aimant. «Nous avons surtout sorti des petites choses comme des bracelets», dit-il. Ces Jurassiens ont surtout aidé les plongeurs à sortir un énorme tuyau retrouvé non loin de la petite plage de sable. «C’était de la pêche au gros!», rigole Massimo Beck.

Thierry Grünig, président de PurLac, à sa sortie de l’eau. (photo Lucas Vuitel)

Les plongeurs ont sorti un énorme tuyau du fond du lac. (Photo Lucas Vuitel)

Ces deuxièmes Poutzdays auront connu une affluence bien supérieure à l’année passée. Avec environ 3000 personnes contre mille de moins il y a 12 mois, l’opération a bien grandi. Les écoles ont notamment fortement participé ce vendredi, avec des opérations locales un peu partout dans le canton. Des institutions comme les Perce-neige ont également œuvré du côté de la Pointe-du-Grain. «Le canton nous a dit qu’il trouvait vraiment bien ce qu’on faisait. Il aimerait inciter davantage encore les écoles à participer», indique Mark Grünig.

Partout, les bénévoles espèrent avoir sensibilisé par leurs actes le grand public au problème du littering. «Ce n’est qu’une minorité de gens qui laissent leurs déchets. Mais il y en a toujours», conclut le Chaumonnier Pierre Pfund. «Après les Poutzdays, je vais régulièrement nettoyer mon champ. Sinon, je n’y arrive plus!»

Avant la mi-journée, la pêche était déjà imposante, aux Jeunes-Rives. (photo Lucas Vuitel)

Neuchâtel se prépare à un gros coup de balai

Les 17 et 18 septembre, une trentaine d’actions de nettoyage sont prévues à travers le canton de Neuchâtel à l’occasion des 4e Poutzdays.