Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Neuchâtel: père violeur condamné par la Cour à trois ans et demi de prison

L’appel du père violeur a été rejeté, ce jeudi, lors d’une seconde audience de la Cour pénale du Tribunal cantonal de Neuchâtel. Il écope de trois ans et demi de prison, comme en première instance.

14 févr. 2019, 10:45
/ Màj. le 14 févr. 2019 à 15:55
Les faits se sont passés entre 2002 et 2008.

Retour à la case départ. Ce jeudi, au Château de Neuchâtel, la Cour pénale cantonale s’est exprimée pour la deuxième fois sur la situation d’un père accusé d’avoir forcé sa fille à des actes sexuels entre 2002 et 2008.

Après avoir été jugé coupable puis acquitté, il a finalement été condamné à trois ans et demi de prison, comme en première instance. L’accusé était absent. 

Dossier renvoyé à la Cour pénale cantonale

Pourquoi la Cour pénale est-elle passée du blanc au noir? En avril 2018, le prévenu a été acquitté en appel faute de preuves. La victime et le Ministère public ont fait recours au Tribunal Fédéral, qui a renvoyé le dossier à la Cour pénale cantonale en lui demandant des compléments médicaux. Ces nouveaux renseignements ont renversé la vapeur. 

A lire aussi : «Trois ans et demi de prison pour avoir violé sa fille»

A lire aussi : «Le bénéfice du doute profite au père chaux-de-fonnier accusé d’inceste»

Selon les experts, les troubles dont souffre actuellement Emma* (dépression et troubles de la personnalité de type borderline) peuvent être dus à des abus. Ils estiment par ailleurs que ses propos sont crédibles. 

Pour Marine Chappuis, avocate du prévenu, ces éléments «ne permettent pas de lever le doute». Selon elle, la plaignante a «très mal vécu le divorce de ses parents», ce qui a pu conduire à de «la rancœur».

 

Le Tribunal a acquis l’intime conviction que les faits se sont bien passés.
Pierre Cornu, juge

 

La procureure Sylvie Favre, quant à elle, s’est appuyée sur les détails donnés par Emma et ses aveux de faiblesse: «Elle a dit qu’à un certain moment elle ne luttait plus. On n’affirme jamais de telles choses lorsqu’on invente.» Elle a également relevé que la plaignante ne verrait aucun bénéfice à la condamnation de son père. 

Isabelle Nativo, avocate d’Emma, a rappelé le fait que Marco* avait couché avec sa nièce par alliance durant la même période que les abus sur son enfant: «Personne dans la famille, sauf lui et sa fille, n’en ont parlé. Peut-être qu’il lui a dit ça lors d’actes de contrainte sexuelle.» 

«Légers doutes dissipés» 

Après considération de ces nouveaux éléments ainsi qu’une réflexion sur ceux déjà déposés lors du premier jugement, la Cour a décidé, cette fois-ci, de rejeter l’appel. Comme l’a expliqué le juge Pierre Cornu: «Le Tribunal a acquis l’intime conviction que les faits se sont bien passés. Les légers doutes ont été dissipés.»

Aussi, «l’attitude de la plaignante en audience n’a pas laissé penser à de la haine ou à une volonté de vengeance». Pierre Cornu a souligné que «la Cour a été surprise par le fait que si le prévenu est innocent, il n’a pas saisi l’opportunité de venir l’expliquer».  

L’avocate de la victime a fait part de son «soulagement», mais sait que la partie adverse peut encore faire recours contre cette décision.

*Prénoms fictifs 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias