Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Neuchâtel mise aussi sur les œufs et les poulets

Alors que l’œuf est un ingrédient indispensable dans d’innombrables recettes, le poulet est la viande préférée des Romands. Un succès qui se confirme au fil des ans. Entre volaille d’engraissement et poules pondeuses, comment se passe la production neuchâteloise?

08 sept. 2020, 09:00
Selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS), en 2017, plus de 11,4 millions de poules peuplaient les exploitations helvétiques, dont deux tiers de poulets d’engraissement. Photo: Christian Galley

En Suisse, une part de plus en plus importante d’agriculteurs possède un poulailler sur leur exploitation. Selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS), en 2017, plus de 11,4 millions de poules peuplaient les exploitations helvétiques, dont deux tiers de poulets d’engraissement. Un chiffre total qui a presque doublé depuis 2000.

Un succès qui suit la demande. Toujours selon l’OFS, avec 12 kg consommés annuellement par habitant, la viande de volaille ne cesse de gagner en popularité auprès des Helvètes. Elle est même en tête des préférences pour les Romands. Quant aux œufs, les poules suisses ont atteint un record en 2019 en pondant plus d’un milliard d’unités.

Plus d’un million d’œufs distribués depuis la Tène chaque année

Daniel Schertenleib est un spécialiste des œufs depuis plus de 50 ans. «Il y a toujours eu un poulailler sur notre exploitation agricole à la Tène. Depuis les années 1990 jusqu’en 2017, il s’agissait même de notre activité principale. Nous avions plus de 5000 poules pondeuses.»

L’agriculteur aime particulièrement faire de la vente directe avec ses produits. En 2000, il professionnalise cette activité en fondant sa propre entreprise, Prim’œuf. «Avec Prim’œuf, j’achète la production de plusieurs poulaillers dans le canton, bio et conventionnel. En moyenne nous vendons 20 000 œufs par semaine à différents commerces de la région, comme Landi et Manor pour ne citer que les plus connus.»

A bord de sa camionnette, Daniel Schertenleib sillonne ainsi la région pour récupérer les œufs qui seront triés et emboîtés chez lui à la Tène, avant de repartir faire sa tournée de livraison. Une activité qui s’est intensifiée dès le mois de mars de cette année: «Pendant le semi-confinement, nous avons eu beaucoup plus de demandes, auxquelles nous voulions absolument répondre pour montrer que le commerce de proximité peut être efficace. Malheureusement, l’engouement s’est quelque peu essoufflé une fois que les mesures se sont assouplies.»

Une évolution dans la détention de volaille

Neuchâtel compte dix producteurs d’œufs avec un poulailler de plus de 150 poules. C’est à Brot-Plamboz, à la ferme des Tourbières, que l’on retrouve le plus grand du canton. Claude-Eric et Anouk Robert y élèvent plus de 10 000 pondeuses. Une partie de la production est achetée par un grossiste de Lucerne alors que l’autre est vendue directement à une cinquantaine de commerces et restaurants de la région.

En 35 ans d’activité, Claude-Eric a été témoin de l’évolution de cette production: «La Suisse accorde une très haute importance au bien-être des animaux, les poules ne font bien sûr pas exception. Jardin d’hiver, parcours herbeux, grattoirs mais aussi alimentation: rien n’est laissé au hasard. Acheter un œuf suisse est une véritable garantie de qualité.»

Comment se déroule la vie d’une pondeuse dans un poulailler? «Nous les accueillons quand elles ont 18 semaines, trois semaines avant qu’elles se mettent à pondre. Cela leur permet de s’acclimater. Elles restent ensuite entre 13 et 15 mois chez-nous. Après cela, la qualité de la coquille des œufs se détériore trop. Elles partent alors à l’élimination.»

Pondeuses et poulets, deux élevages bien distincts

La viande de volaille que l’on retrouve dans nos assiettes ne vient que rarement des pondeuses. «Leur viande est plus compliquée à cuisiner et demande un certain savoir-faire. On la consomme sous forme de vol-au-vent par exemple ou parfois dans les nuggets. Elle peut être destinée à l’alimentation des animaux de compagnie», confirme Claude-Eric.

Le poulet d’engraissement est ainsi une race bien à part des poules pondeuses, destinée uniquement à la consommation. A La Chaux-de-Fonds, Julien Robert s’occupe d’un poulailler de 4500 poulets de chair. «Nous travaillons avec Optigal de Micarna. Les poussins arrivent âgés d’un jour dans notre exploitation, ils pèsent alors 40 grammes. Ils y restent un mois et demi, jusqu’à ce qu’ils atteignent environ 2 kg. Ils partent alors pour l’abattoir de Courtepin.» Mâles et femelles grandissent ensemble.

Les poulets sont nourris essentiellement aux céréales suisses, et évoluent dans un poulailler dont 20% de la surface est externe. «Ils doivent pouvoir aller dehors s’il ne fait pas trop froid. Entre chaque lot, nous devons laver et désinfecter la halle puis respecter un vide sanitaire d’environ 2 semaines. La volaille peut vite être sujette aux maladies. Le recours aux antibiotiques ne peut être fait que de façon exceptionnelle.»

Pour les pondeuses comme pour la volaille de chair, posséder un poulailler demande ainsi de respecter une législation particulièrement stricte, avec des contrôles réguliers. Un vrai plus pour Julien Robert: «Les exigences suisses et les labels permettent de garantir des produits d’excellente qualité aux consommateurs. Nous sommes fiers de travailler dans une exploitation de taille familiale, de nourrir nos animaux sans OGM, qu’ils puissent aller en extérieur, de ne pas les gaver d’antibiotiques. Nous sommes très loin d’une production industrielle ici, c’est quelque chose à valoriser.»
 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias