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Neuchâtel: la neurologie se développe dans le haut comme dans le bas du canton

Consultations ambulatoires sur deux sites, lits hospitaliers, unité cérébrovasculaire: le service de neurologie du RHNE a beaucoup évolué. Depuis mai, un nouveau spécialiste réalise des électroneuromyographies à La Chaux-de-Fonds.

12 oct. 2020, 05:30
De gauche à droite, les docteurs Pavel-Dan Nanu, Philippe Olivier, Thomas Rossel, neurologues actifs sur le site de La Chaux-de-Fonds.

On ignore souvent combien le champ d’action de la neurologie est vaste. Outre les AVC, elle s’occupe des maladies neurodégénératives, céphalées, épilepsie ou sclérose en plaques pour ne citer qu’elles. Pour prendre en charge les affections du système nerveux, le Service de neurologie du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNE) est doté de deux consultations ambulatoires, à La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel, en complément à une unité cérébrovasculaire.

«Longtemps, nos options thérapeutiques étaient limitées. Mais aujourd’hui de nouveaux médicaments sont validés chaque année», rapporte la Dre Susanne Renaud, médecin cheffe de service. «Pour la sclérose en plaques, il y a une quinzaine de traitements sur le marché. Cette évolution concerne aussi d’autres maladies, comme l’épilepsie, Parkinson ou la prise en charge aiguë des AVC.»

Sur le site de La Chaux-de-Fonds, où l’activité ambulatoire de neurologie est la plus importante, une nouvelle prestation d’exploration a été introduite avec l’arrivée du Dr Thomas Rossel. Le spécialiste réalise des électroneuromyographies, examens physiologiques qui analysent le fonctionnement du système nerveux périphérique, des racines nerveuses, des nerfs et des muscles.

5000 consultations par année

«L’agenda s’est vite rempli, car c’est un examen fréquemment pratiqué», commente le Dr Philippe Olivier, médecin chef au service de neurologie. Désormais, tous les examens d’exploration fonctionnelle sont disponibles sur les deux sites, à savoir l’électroencéphalographie (exploration de l’épilepsie et des encéphalopathies), l’électroneuromyographie (exploration de la fonction des nerfs et des muscles) et la neurosonographie (exploration par ultrasons des artères et de la perfusion du cerveau).

Constitué de 5 médecins cadres et d’un médecin hospitalier, le service de neurologie du RHNE délivre jusqu’à 5000 consultations ambulatoires par an. L’équipe est complémentaire, chaque neurologue ayant des compétences spécifiques. Elle assure une garde cantonale 24h/24, week-ends compris, avec l’appui de deux neurologues installés. Outre l’activité clinique, hospitalière et ambulatoire, le service s’implique dans la formation des jeunes médecins et, depuis 2018, il est reconnu pour la formation post-graduée.

550 cas d’AVC en 2019

Quelque 550 patients ont été hospitalisés dans le service l’an dernier pour AVC. Les cas aigus sont pris en charge dans la Stroke unit du RHNE, première unité cérébrovasculaire de Suisse Romande à avoir été certifiée (2013). Cette unité officie 24h/24 à l’hôpital Pourtalès, en concertation avec le Stroke center de l’hôpital de l’Ile, à Berne, pour offrir un traitement rapide, coordonné et optimisé. Le nombre de patients accueillis n’a cessé d’augmenter: ils étaient 265 en 2014, 372 l’an dernier. Si l’incidence des attaques cérébrales croît avec l’âge, 15% des victimes ont moins de 65 ans.

Comme chaque minute compte dans la riposte à un AVC, le service a développé un protocole de prise en charge impliquant tous les intervenants, ambulanciers, SMUR, radiologie ou urgentistes, pour gagner du temps. «Quand l’ambulance amène un patient, l’équipe est prête et l’attend déjà à la porte de l’hôpital», explique le Dr Olivier, en précisant que «pour améliorer notre rapidité, nous organisons chaque mois des simulations avec toutes les équipes.» Dans cette course contre la montre, le service a beaucoup gagné en efficacité: en 2014, le délai entre l’arrivée du patient et l’imagerie médicale était de 27 minutes (valeur médiane), contre 13 minutes en 2020. Ces chiffres, scrutés par l’autorité de certification, montrent aussi que le temps entre prise en charge et début du traitement a été divisé par deux en 6 ans.

Handicaps en diminution

En cas de suspicion d’AVC, il n’y a qu’une chose à faire: appeler le 144, sachant que les accidents vasculaires cérébraux tuent une fois sur quatre. Ne pas tenter de gagner l’hôpital par ses propres moyens, car on perd plus de temps, insistent les neurologues. Trop de victimes tardent à réagir, comme cette personne qui a pris le bus pour venir consulter le mois dernier… Plus la prise en charge est rapide, meilleur sera le pronostic.

Les sites de La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel sont des portes d’entrée pour les traitements de phase aiguë de l’AVC et tous deux pratiquent CT-scan et thrombolyses (injection d’une substance au plus tard 4 heures après l’AVC pour dissoudre le caillot). Dans les cas qui le nécessitent, le traitement sera complété avec un transfert vers le Stroke center de l’hôpital de l’Ile.

Après la thérapie aiguë, une équipe pluridisciplinaire intervient pour identifier la cause de l’attaque, prévenir les effets secondaires et démarrer la réadaptation. Elle réunit notamment neurologues, infirmiers, neuropsychologue, physios, ergothérapeute, logopédiste, en concertation avec le médecin traitant. «Toute la prise en charge est devenue plus rapide, avec une rééducation précoce», analyse le Dr Olivier. «En conséquence, les patients sont hospitalisés moins longtemps et les handicaps diminuent.» 

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