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Neuchâtel: la mobilisation en faveur du climat s’essouffle

La cinquième marche des jeunes en faveur du climat n’a pas attiré la grande foule ce vendredi à Neuchâtel. Le cortège a réuni un millier de participants, contre plus de 2000 lors du dernier événement organisé au chef-lieu, en mars dernier. Né dans l’urgence, le mouvement doit aujourd’hui se réinventer.

24 mai 2019, 18:20
Les manifestants ont défilé de l'Université à la place des Halles.

Le mouvement neuchâtelois de la Grève pour le climat tient le rythme du rendez-vous par mois.

Ce vendredi après-midi, à Neuchâtel, ils étaient encore un millier à défiler entre l’Université et la place des Halles, les pancartes dressées et le verbe haut, pour réclamer des actions concrètes et urgentes en faveur de l’environnement.

Participation à la baisse

Ce joyeux cortège de jeunes et de moins jeunes a fait son petit effet, perturbant la circulation au centre-ville et interpellant les nombreux passants profitant du soleil.

Mais malgré une météo idéale, il n’a pas connu le même succès populaire que les trois autres événements organisés au chef-lieu, qui avait réuni entre 1500 et 2000 personnes en janvier, février et mars. On est plutôt resté dans les chiffres de la marche délocalisée à La Chaux-de-Fonds en avril.

Au niveau national, ce sont près de 35’000 personnes qui se sont mobilisées à l’occasion de cette journée, bien loin du record (65’000) établi le 18 février. Il y a eu 10’000 manifestants à Zurich, 7500 à Lausanne, 6500 à Berne, 2000 à Bâle et à Genève.

Il y a un essoufflement des manifs, mais pas du mouvement en lui-même.
Solange Thiémard (22 ans), membre du mouvement neuchâtelois

Nécessaire de se réinventer

«Il y a un essoufflement des manifs, mais pas du mouvement en lui-même», estime Solange Thiémard (22 ans), l’une des chevilles ouvrières du mouvement neuchâtelois. Pour la Chaux-de-Fonnière, «il est nécessaire aujourd’hui de penser à mener d’autres actions et de se réinventer».

A peine descendu de la table en bois servant d’estrade aux orateurs sur la place des Halles, Fabian Moreno (29 ans) abonde: «Je ne crains pas un essoufflement. Mais une transformation du mouvement va s’opérer de toute façon», glisse le Neuchâtelois. «Il s’agira de la canaliser vers un type d’actions davantage orientées sur le long terme et intégrées à la vie quotidienne.»

Présence près des bureaux de vote lors de certains scrutins, envoi de lettres aux banques et caisses de pensions investissant dans les énergies sales, interpellation des politiciens, désobéissance civile non violente, création de collectifs dans les immeubles pour favoriser les échanges et le troc, les exemples ne manquent pas. «Il y a forcément une forme d’activisme qui convient à chacun d’entre nous», sourit Fabian Moreno.

Il y a forcément une forme d’activisme qui convient à chacun d’entre nous
Fabian Moreno (29 ans), membre du mouvement neuchâtelois

Actions politiques

Le mouvement neuchâtelois de la Grève pour le climat a déjà bien amorcé la piste politique. Le Grand Conseil devra ainsi prochainement se prononcer sur la motion populaire «Agissez pour un avenir viable et juste», qui demande au canton d’instaurer l’état d’urgence climatique et écologique (le Conseil d’Etat recommande le rejet du texte).

Une autre motion populaire sera également bientôt traitée par le parlement cantonal. Elle demande l’interdiction des investissements dans les énergies fossiles par toutes les institutions dépendant de l’Etat, avec un transfert de ces fonds vers les énergies durables. Le tout de manière transparente, afin de garantir un contrôle démocratique des deniers publics.

Enfin, une récolte de signatures est en cours pour une série de motions populaires communales, visant à soutenir l’économie locale en luttant contre la surconsommation. Elles demandent notamment l’interdiction de toute publicité commerciale dans les espaces publics des communes.

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