Votre publicité ici avec IMPACT_medias
Réservé aux abonnés

Moutier: «Cette tendance à la ‘recourite’ devient clairement une arme politique»

Faire annuler une votation populaire, un nouveau sport national en Suisse? Pascal Mahon, professeur de droit constitutionnel à l’Université de Neuchâtel, apporte son avis d’expert après l’invalidation du vote sur le transfert de Moutier dans le canton du Jura.

29 août 2019, 15:11
Pour Pascal Mahon, la tendance aux recours après une votation populaire risque d'affaiblir la démocratie directe.

L’ultrajuridisme est-il la nouvelle arme pour combattre une décision politique?

Des recours en matière de votation populaire, il y en a toujours eu en Suisse. L’affaire du Laufonnais, en lien avec la création du Jura, est montée trois fois au Tribunal fédéral dans les années 1980-1990. Ce qui est nouveau, plus que la multiplication de ces recours dans des affaires assez émotionnelles, c’est semble-t-il surtout l’augmentation du nombre d’annulations après une votation populaire. Auparavant, en cas de légère irrégularité, le Tribunal fédéral considérait que ça ne suffisait pas pour annuler un vote populaire. Ce n’est plus le cas: on semble percevoir une sévérité accrue de la justice. Les Neuchâtelois ont à l’esprit l’exemple de Peseux, où les citoyens ont dû revoter sur la fusion avec Neuchâtel, Corcelles et Valangin. Cela pourrait renforcer la tendance à recourir, pour en faire clairement une arme politique.

Ces annulations de votations populaires ne sont-elles...

Votre publicité ici avec IMPACT_medias