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Monika Maire-Hefti confirme l'intention de l'Etat de fermer la faculté de théologie en 2018

La faculté de théologie de l'Université de Neuchâtel devrait fermer en 2018, année de la retraite du vice-doyen actuel. La conseillère d'Etat Monika Maire-Hefti nous l'a confirmé par téléphone. Mais le Grand Conseil se prononcera.

31 août 2013, 14:30
La faculté de théologie de l'Université de Neuchâtel, au faubourg de l'hôpital.

"D'après tous les bruissements, à défaut d'annonce publique et officielle, la faculté de théologie de Neuchâtel fermera en 2018. C'est l'année de la retraite du professeur Moser": les informations publiées il y a quelques jours sur le site www.theologique.ch, et relayées sur Twitter, sont-elle à l'origine de l'information révélée par la RTS hier? En tous les cas la décision aurait été prise en février.

Cheffe du Département de l’éducation et de la famille (DEF), la conseillère d’Etat Monika Maire-Hefti nous l’a confirmé ce samedi par téléphone. Il s’agit pour l’heure d’une intention, qui figurera dans le prochain Mandat d’objectifs 2014-2017 de l’Université, nous a-t-elle expliqué. Bouclé au début de l’année prochaine, il sera soumis au Grand Conseil. Ensuite, la décision sera entérinée par le Mandat d'objectifs suivant, pour 2018-2021, qui repassera devant le Parlement cantonal.

"Une stratégie à long terme"

«Cela découle d’une stratégie à long terme et ce n’est pas une surprise: depuis 2009 et la signature de la convention avec Genève et Lausanne, c’était la seule issue possible», précise la conseillère d’Etat. «Vous n’ignorez pas la situation financière dans laquelle se trouve le canton, et ces difficultés sont les mêmes pour l’Université.» Monika Maire-Hefti confirme que 2018 coïncide avec la retraite du professeur Felix Moser, ce qui évitera de devoir déplacer ou licencier un enseignant. Quant à la mise au concours du poste destiné à remplacer le professeur et actuelle doyenne Lytta Basset, en retraite en 2014, elle sera bel et bien concrétisée: les professeurs sont nommés tout d’abord pour une durée déterminée de quatre ans. L’idée est ensuite que le ou la professeur poursuive son activité dans une des deux universités partenaires.

3 à 4 inscriptions par an

«Nous avons chaque année 3 ou 4 inscriptions seulement d’étudiants neuchâtelois en théologie. Notre but est de pouvoir réaffecter les ressources ainsi économisées vers des formations attirant un plus grand nombre d’étudiants», argumente Monika Maire-Hefti. «Nous avons une petite université et il est important de pouvoir développer des pôles de compétences.» Et d’ajouter qu’avec les difficultés rencontrées par l’Eglise réformée neuchâteloise, «il est de plus en plus difficile pour les diplômés en théologie de trouver des débouchés dans la région ».

Fondée en 1833 par la Compagnie des pasteurs, la faculté de théologie avait déjà bien maigri en 2009 suite à la mise sur pied d'un bachelor commun avec les Universités de Lausanne et Genève. L'enseignement en bachelor ne s'y faisait déjà plus et Neuchâtel proposait un tiers de master (axé sur la théologie pratique) avec, aujourd'hui, seulement deux professeurs. Selon le dernier rapport annuel de l'Université, le nombre d'étudiants de la faculté était de 13 en 2012-2013, contre 15 les trois années précédentes et 22 l'année 2008-2009.

Le blogueur, un théologien qui dit s'exprimer "non en ancien de la faculté, mais en tant que citoyen et contribuable neuchâtelois", trouve ainsi des réponses à ses interrogations: "Est-il acceptable en tant qu'Etat, de continuer à financer la théologie pratique pour Genève et Lausanne, sans aucun intérêt ni contrepartie pour Neuchâtel? Pourquoi maintenir à Neuchâtel une faculté qui ne sert qu'à Lausanne et à Genève?"  Et pour la petite histoire, l'intention de fermer en 2018 est déjà publiée... sur Wikipédia!

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