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Mobilité électrique: le canton de Neuchâtel bouge

Le canton de Neuchâtel n’échappe pas à la phase de transition énergétique dans laquelle se trouvent engagés la Suisse et les pays européens. Toute une série d’innovations se met en place en matière de mobilité électrique.

30 avr. 2019, 00:01
/ Màj. le 30 avr. 2019 à 08:20
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Outre la promotion de la marche à pied, l’urgence climatique implique l’essor de l’énergie électrique. Le canton est actuellement en train de se donner les moyens d’y répondre. «La success story est clairement celle du vélo à assistance électrique (VAE)», explique Dimitri Marincek, membre du comité de l’Association transport et environnement (ATE) Neuchâtel et doctorant à l’Université de Lausanne. Son émergence en Suisse incarne l’essor de la mobilité électrique.

Le succès est d’abord visible à travers les achats effectués par des privés. «Vu comme un mode de transport pour paresseux au début, les nouveaux vélos à assistance électrique assurent une véritable activité physique», précise Dimitri Marincek. Il faut en effet constamment pédaler, la moitié seulement de la puissance de déplacement étant assurée par l’électricité, ce qui rend le VAE peu gourmand en énergie.

De nouveaux usages

Dans le sillage du renouveau du vélo, on trouve en libre-service les vélos-cargo, dont des exemplaires circulent sur le Littoral et à La Chaux-de-Fonds, ainsi que les triporteurs, qui permettent d’aller balader des personnes âgées. L’électrification a relancé certains modes de transport léger, comme la trottinette ou la planche à roulettes. Quant au scooter électrique, il peine à s’imposer. Ce dernier, tout comme le VAE, est parfois utilisé par des livreurs de pizzas.

«L’ensemble de ces véhicules répond à la spécificité de déplacements compris entre 5 et 15 km», relève Christian Piguet, coprésident de l’ATE Neuchâtel et ancien ingénieur au Centre suisse d’électronique et de microtechnique (Csem), à propos de ces modes de transport doux. L’essor constaté ces dernières années marque aussi un changement dans les habitudes, dans le contexte plus général d’une demande croissante en transports publics.

«Les nouvelles générations n’affichent plus le même rapport à la voiture et à sa propriété», complète Dimitri Marincek. Des études ont montré que les jeunes passent leur permis de conduire plus tardivement, la voiture ne représentant plus le même statut qu’auparavant. «Le tournant énergétique implique déjà un agrandissement des trottoirs pour le confort des piétons et la construction de pistes cyclables», ajoute Cédric Dupraz, conseiller communal au Locle, en charge de la mobilité, et député au Grand Conseil.

Utilisation de courants verts

Ce changement de paradigme ne signifie pas pour autant la fin de la voiture. «Son avenir s’inscrit plutôt dans une perspective mutualiste (auto-partage privé ou par abonnement) et du développement du véhicule autonome», prédit Christian Piguet. Le développement d’un réseau de bornes de recharge dans le canton, notamment via l’entreprise multi-énergie Viteos, ne peut que favoriser l’achat de telles automobiles à terme.

La voiture électrique, Christian Piguet la voit recourir à une énergie verte. Reste qu’à ses yeux, la volonté de posséder une voiture demeure très répandue, en dépit de l’apparition d’attitudes alternatives. N’empêche que les signes d’encouragement à changer ses habitudes se multiplient, en témoignent les grandes villes qui restreignent la circulation et misent sur les écoquartiers avec des limitations du trafic automobile, voire l’absence de voitures.

Les infrastructures de recharge Vmotion pour véhicules électriques sont alimentées par du courant vert provenant de centrales hydroélectriques et d’installations photovoltaïques du canton, détaille-t-on chez Viteos. Par ailleurs, tant les entreprises que les privés peuvent se doter d’installations ad hoc pour la recharge des voitures.

Multiplier les solutions

Cependant, la voiture électrique ne fait pas figure de panacée. «Elle ne pollue pas, ne cause pas de bruit, mais les batteries nécessitent beaucoup d’énergie à la fabrication, sans compter leur recyclage», rappelle Christian Piguet. Ce qui n’empêche pas un pays comme la Norvège d’encourager massivement son utilisation.

Au-delà, l’avenir de la mobilité, électrique en particulier, s’inscrit dans le cadre de l’espace urbain. Du fait de leurs batteries, impliquant un rayon d’action pour l’instant inférieur, les véhicules électriques apparaissent plus adaptés aux villes.

Mais une chose est certaine: le canton de Neuchâtel présente un gros potentiel de changement des habitudes. Encore largement organisé autour de la mobilité automobile individuelle à énergie fossile, il ne peut que progresser dans la mobilité électrique, dans laquelle les acteurs régionaux des secteurs de l’énergie et des transports publics s’inscrivent. La volonté du canton et de la Confédération de construire une liaison directe par le rail entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds est l’une de ces perspectives d’avenir.

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