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Milans royaux choyés et préservés des dératisants

Dans cette série «A tire-d’aile», le Musée d’histoire naturelle nous aide à prendre de la hauteur.

20 sept. 2018, 18:38
La queue rousse profondément échancrée est l’une des caractéristiques de cet élégant voilier.

Queue rousse profondément échancrée, aussi élégant qu’un voilier lorsqu’il déploie ses ailes, le milan royal se sent chez lui dans le haut du canton. Donc facile d’y observer cet oiseau nicheur diurne! Surtout au-dessus des forêts au bord des vallées ou des pâturages boisés, car il aime construire son aire sur un arbre le plus souvent très élevé.

L’observer dans nos cieux est d’autant plus aisé, qu’il est récemment devenu sédentaire, alors qu’il est censé migrer entre mi-février et fin-mars ainsi qu’entre mi-septembre et début novembre. Au 19e siècle, les milans royaux sillonnaient abondamment l’azur neuchâtelois. Ils venaient même voler des poulets sur la place du marché, à Neuchâtel, rapportent des récits de l’époque.

Conservation importante dans notre région

La Suisse compte environ 5% de l’effectif européen de milans royaux. On y dénombrait 150 couples entre 1972 et 1976, et entre 1997 et 2002, on en comptait environ 60 à 70 individus dans le canton. C’est dire si leur conservation importe dans notre région.


Or, au début des années 80, le milan royal y a beaucoup souffert de l’utilisation immodérée de la bromadiolone, un dératisant. Par ailleurs, de nombreux autres rapaces ont été tués par les biocides organo-chlorés, PCB et autres métaux lourds. Il faut dire que ces spécimens – en haut de la pyramide alimentaire – sont particulièrement sensibles à l’empoisonnement.

Ils préfèrent la Suisse romande et le littoral

Ces persécutions humaines n’étaient pas nouvelles. Vers 1880, elles ont déjà fait chuter le nombre de milans royaux. De ce fait, pendant la première moitié du 20e siècle, on n’en trouvait que dans le nord du Jura et de la Suisse. Puis durant la seconde partie du siècle passé, ils ont gentiment colonisé tout le Plateau suisse.

Fréquents surtout outre-Sarine, ils ont une espèce sœur, le milan noir, qui, lui, préfère la Suisse romande et le littoral. sfr

Avec la collaboration des ornithologues du Musée d’histoire naturelle de La Chaux-de-Fonds

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