Elue en novembre à la présidence du comité des ministres du Conseil de l'Europe, Micheline Calmy-Rey a souligné dans une allocution la compatibilité de la multiculturalité avec l'Etat de droit, la démocratie et les droits humains. Elle a plaidé en faveur d'une «réinvention du vivre ensemble» selon l'option multiculturelle.
Le respect des droits humains doit demeurer une précondition indispensable à l'intégration des cultures, a ajouté la conseillère fédérale. Le Conseil de l'Europe regroupant 47 Etats-membres constitue par excellence l'organe de promotion de la gouvernance de la multiculturalité.
Durant sa demi-année de présidence du Conseil de l'Europe, la Suisse tentera de recentrer sur les droits de l'homme l'action de l'organisme européen. Une conférence internationale est prévue les 18 et 19 février à Interlaken (BE) pour jeter les bases d'un renforcement de la Cour européenne des droits de l'homme.
La conseillère fédérale n'a pas nié la difficulté d'intégrer les antagonismes propres aux sociétés multiculturelles. Mais vouloir interdire la construction de minarets pour résoudre le problème relève selon elle du «mensonge». Il s'agit d'un «détournement sans vergogne des valeurs» propres à l'état de droit, a-t-elle déclaré. /ats