«Ces deux mois ont été presque irréels. Nous laissions parler l’autre, et nous acceptions différents points de vue. Nous réfléchissions ensemble dans un esprit de bonne volonté. Nous abordions concrètement divers sujets. Surtout, nous étions tous conscients que nous vivions un moment extraordinaire», se souvient François Grosjean.
Franco-Britannique d’origine, le professeur honoraire et ancien directeur du laboratoire de traitement du langage et de la parole de l’université de Neuchâtel a 22 ans en 1968. Il participe activement au mouvement à Paris. Il ne nie pas l’importance de Mai 68 sur la réforme d’un système universitaire qui connaît alors des problèmes, notamment en matière d’enseignement ou d’ouverture à autrui. Il la relativise.
«La transformation sociale a commencé aux Etats-Unis et en Angleterre dans les années 1960. On donne l’étiquette Mai 68, à tort je pense, à des mouvements politiques, sociaux et culturels qui ont commencé bien avant, et qui ont continué...