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Lonny Flückiger ou la défense de l’indépendance de la Suisse

Décédée à 85 ans, Lonny Flückiger a été la voix de la droite nationaliste dans le canton de Neuchâtel. Elle s’était battue contre l’éligibilité des étrangers dans les communes.

30 nov. 2018, 15:41
Lonny Flückiger est décédée cette semaine à l'aube de ses 85 ans.

Son nom ne dit sans doute plus rien aux plus jeunes, mais à la fin du siècle dernier, Lonny Flückiger, décédée cette semaine à l’aube de ses 85 ans, a marqué le paysage politique neuchâtelois. Membre de l’Action nationale, puis des Démocrates suisses, parti dont elle a même été vice-présidente au niveau national, elle a mené un combat qui, à défaut d’être noble, a été âpre, musclé et pleinement assumé: pour l’indépendance et la préservation de l’identité et des valeurs helvétiques.

Pour elle, trop d’étrangers

Mais aussi, car c’était l’autre face, contre une emprise, excessive à ses yeux, de la population étrangère en Suisse. Lonny Flückiger s’inscrivait dans l’exact prolongement d’autres politiciens d’extrême-droite, comme l’ancien conseiller national zurichois James Schwarzenbach, auteur d’une initiative visant à limiter la population étrangère en Suisse, repoussée en 1970 par 54% des votants.

Référendum victorieux

Le succès le plus retentissant de cette Bernoise d’origine, établie dans le Val-de-Ruz depuis le début des années 1960, s’inscrit dans la même veine. En 1990, avec ses partisans, elle lance un référendum contre la décision du Grand Conseil neuchâtelois d’accorder aux étrangers établis l’éligibilité au niveau communal. Le texte recueille plus de 9000 signatures. Et le 23 septembre 1990, 56,2% des électeurs neuchâtelois la suivent en approuvant le référendum. Il faudra attendre 2007 pour que ce droit soit finalement accordé aux titulaires d’un permis d’établissement.

Quatre fois candidate

Forte de ses convictions, qui n’ont pas varié tout au long de son parcours politique, Lonny Flückiger ne craignait pas les face-à-face, où elle se retrouvait le plus souvent seule contre tous, gauche et droite confondues.

Elle s’est aussi portée candidate à plusieurs reprises au Conseil national (quatre fois entre 1987 et 1999, dont une fois, en 1995, sur une liste vaudoise!), ainsi qu’au Conseil des Etats en 1991. Avec 6,3% des suffrages, elle est pourtant restée très loin des deux ténors de la droite, réélus dès le premier tour: le radical Thierry Béguin et le libéral Jean Cavadini.

Lonny Flückiger a quitté la scène politique en 2002, lorsqu’elle a cédé la vice-présidence des Démocrates suisses. Un an auparavant, un jeune inspecteur de police quasi inconnu, Yvan Perrin, devenait le premier président de l’UDC neuchâteloise…

 

Coupure de presse du journal «L’Express», le 5 octobre 1991.

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