Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Libre opinion (2): pesticides ou CO2, nos lecteurs réagissent

Les initiatives populaires «pour une eau potable propre et une alimentation saine» et «pour une Suisse libre de pesticides de synthèse», ainsi que la loi sur le CO2 – sur lesquelles la population sera amenée à voter le 13 juin – ont fait réagir notre lectorat.

06 juin 2021, 12:00
Bramois, le 12 mai 2021
Epandage de pesticides au tracteur dans une ligne d’arbre fruitier à Bramois.

Les lectrices et lecteurs favorables à ces votations ont été plus nombreux à nous écrire que celles et ceux qui seraient contre. Les initiatives phytosanitaires ont aussi mobilisé davantage de réactions que la loi sur le CO2. Aussi, retrouvez ici des «morceaux choisis» représentatifs des opinions reçues, dans cette même proportion.

Mes (bonnes) raisons de voter...

«Non», à ces initiatives à caractère émotionnel. Faisons confiance à notre Conseil fédéral qui recommande le «non» pour les deux initiatives, dont «une eau potable propre…»; titre des plus fallacieux, comme si notre eau potable était souillée!

Le Parlement prévoit les cinq prochaines années de réduire de moitié l’utilisation des herbicides, qui ont diminué de 40% au cours de ces 20 dernières années. Si la 2e initiative était acceptée, on verrait une forte diminution de nos élevages au profit de ceux des pays voisins, pas forcément aux mêmes normes! Les importations de viande augmenteraient à l’instar du tourisme d’achat transfrontalier. Notre garantie d’approvisionnement en produits indigènes baisserait encore. Au peuple de décider… juste!

Concernant la Loi sur le CO2, oui le changement climatique est bien présent. La terre se réchauffe depuis un peu plus de 10 000 ans, nous sommes dans une période interglaciaire. Ce changement climatique s’est accéléré notamment depuis plus de 200 ans, époque de l’industrialisation que les scientifiques nomment Anthropocène: cette nouvelle ère où les activités de l’homme ont un impact négatif sur notre environnement; c’est le début de la très forte accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, la température terrestre augmente vertigineusement.

Mais la température a souvent fait le yoyo sur notre planète, les nombreuses éruptions volcaniques ne sont sans doute pas étrangères à ce phénomène. Et pourtant, malgré cet état de fait, je voterai non à cette loi. Ras-le-bol des taxes incitatives, même si elles sont partiellement redistribuées. Je me contente d’avoir un comportement le plus responsable possible envers l’environnement. La Suisse ne peut pas faire cavalier seul avec de telles mesures. Encore une fois, on se tire une balle dans le pied, en voulant jouer à l’élève modèle, face aux plus gros pollueurs de la planète. J’espère simplement que tous les pays industrialisés adoptent très rapidement et simultanément des mesures drastiques plus globales que locales pour protéger notre environnement.

Mais au fait, ne serait-il pas le moment de ralentir nos activités et de freiner tout simplement notre hyperconsommation? Non pas seulement pour le bien de la planète, elle trouvera toujours le moyen de s’en sortir, elle! En revanche, l’avenir de l’espèce humaine n’est pas éternel; on l’oublie un peu, nous, homo sapiens, ne faisons qu’une furtive apparition parmi les êtres vivants!
En résumé, on peut se poser cette question qui touche à la Constitution de notre pays: est-ce que notre démocratie directe est encore d’actualité, car sérieusement, le citoyen suisse lambda, sans être influencé par les dogmes d’un parti politique, peut-il décider tout seul de ce qui est le mieux pour l’avenir de la Suisse? J’ai quelques doutes à ce sujet!

Nous avons des élus à Berne, laissons-leur le soin de décider. L’importance des décisions à prendre nous dépasse parfois. Trop tard pour cette fois!

Alain Ballmer, La Chaux-de-Fonds

L'art de tout détruire

La lutte va être rude! Les médias sont encombrés de théories opposées aux deux initiatives et ceci avec une colère et une mauvaise foi peut communes! Le mot d’ordre se résume à, surtout, ne rien changer! La maison brûle, mais: «Tout va très bien, Madame la Marquise!»

Comment peut-on être contre le droit à une eau potable propre et des aliments sans pesticides? Pour moi, c’est une énigme!
Francisco Sanchez-Bayo, biologiste à l’Université de Sydney, le dit clairement: la disparition des insectes, (une tragédie causée principalement par l’emploi des pesticides), se passe à une vitesse incroyable! Dans 100 ans, les insectes pourraient avoir disparu de la surface de la planète. Oiseaux, amphibiens, poissons, chauve-souris… Toutes les espèces qui se nourrissent d’insectes sont déjà menacées, sans parler des nombreuses plantes ayant besoin d’être visitées par les abeilles et les bourdons!

Si ce déclin ne peut être enrayé, cela aura des conséquences catastrophiques pour les écosystèmes de la planète et pour la survie de l’humanité!

Alex Rabus, Neuchâtel

Les initiatives du mépris

Si les initiatives agricoles génèrent autant d’émotions, c’est parce qu’elles véhiculent un mépris incroyable. Tout d’abord la négation des efforts fournis par l’agriculture ces trente dernières années pour diminuer engrais, phytos, antibiotiques. Peu de secteurs peuvent en dire autant.
Mépris encore, que de prétendre qu’en Suisse, on ne mange ni ne bois des denrées de qualités, au vu de ce qui se passe sur la planète, c’est une honte.

Mépris toujours, en utilisant le terme de subventions pour parler des paiements directs, alors qu’ils sont la rémunération de prestations.

Mépris ultime, le peu de valeur que l’on attribue au travail des paysans, comme le suggère Mme Hirsbrunner (notre page Libre opinion du 31 mai), manger Bio sans augmentation de prix, soit ordonner aux paysans de travailler plus pour gagner moins. Et dire que ces initiatives sont portées par des partis prétendant lutter pour la justice sociale!

La fracture sociétale engendrée par ces textes laissera des traces, durables en cas de refus, indélébiles en cas d’acceptation.

Jacques-André Cruchaud, Travers

Payer dès maintenant!

La situation est évidente, il est impératif de prendre des mesures afin de diminuer largement les émissions de gaz à effet de serre. Le réchauffement de la planète, particulièrement sensible dans les régions alpines, exige de renoncer aussi vite que possible aux énergies fossiles comme le pétrole et le gaz. Certes, cela a un coût. Différentes taxes seront prélevées dont une partie est redistribuée à chacun par une diminution de la prime d’assurance maladie obligatoire et le reste alimente un fonds qui soutiendra divers projets visant à diminuer le besoin en agents énergétiques. L’assainissement des bâtiments et des chauffages par exemple bénéficieront d’un soutien financier.

Il est inadmissible de reporter toute la charge financière sur les générations futures. Les jeunes ont le droit d’avoir un environnement le meilleur possible. Mettons-nous au travail immédiatement!

C’est aussi une réelle opportunité pour nos entreprises et notre économie. Les investissements pour le futur offrent d’intéressantes perspectives!

Daniel Droz, Le Locle

Avec la chimie...

On soigne les personnes atteintes du Covid 19 avec des médicaments issus de la chimie! On vaccine la population avec des produits issus de la chimie! L’agriculture a aussi parfois besoin de protéger ses cultures, les produits naturels n’étant pas toujours assez efficaces!

A bon entendeur...

Alexandre Dubois, agriculteur viticulteur, Bevaix

Cet article a été modifié le mercredi 9 juin. Le courrier d’un responsable politique avait été publié ici par erreur dans le cadre de cette campagne de votations fédérales. Nous l’avons supprimé.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias