Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Les têtes ne sont pas que des huiles

Vingt et un portraits d'anciens conseillers d'Etat sont accrochés au Château, dont 14 dans la Salle des chevaliers. Dans «La vie de château», Jean-Marie Reber présente ces portraits-ci, qui représentent des personnalités qu'il a côtoyées en chair et en os. Trois exemples tirés de son ouvrage retraçant 28 ans à la chancellerie.

28 févr. 2009, 07:45

François Jeanneret (1969-1981)

Dommage que ce portrait de facture très traditionnelle, mais ressemblant au modèle, - après tout c'est le principal -, ne puisse restituer tout ce qui fait le charme de François Jeanneret, à savoir son inextinguible soif de tout connaître de notre canton et surtout de ses habitants. Rien ne lui serait plus cruel que de ne pas savoir que Machin est le fils de Truc et qu'il a épousé en première noce une Telle, puis en seconde une Autre dont la famille serait originaire d'ici et pas d'ailleurs et plutôt d'obédience socialiste. Sa science ne s'arrête pas au gotha local mais s'étend au commun des mortels, surtout s'ils sont du cru. Je ne sais pas si la magnifique curiosité qui l'habite l'a beaucoup aidé. Elle n'a en tout cas pas nui à une belle carrière publique.

(Huile de Raymond Perrenoud, 1979)

Michel von Wyss (1989-1993)

J'avoue sans détours que c'est l'un de mes préférés. D'une facture originale, tirant sur la bande dessinée, le portrait de Michel von Wyss n'est somme toute qu'accessoire. Ce qui compte c'est le testament politique qu'exprime l'ensemble. Il fait beau et chaud. L'homme s'est mis à l'aise, en bras de chemise. Mais comme il respecte tout de même les codes vestimentaires, il a gardé sa cravate, pas n'importe laquelle puisqu'elle porte la croix suisse. Une colombe qui passe opportunément par là nous enseigne qu'on peut être patriote et pacifique, sinon pacifiste. Quant à la nature, elle est reine et nous invite à croquer la pomme. Ceux qui n'en seraient pas convaincus peuvent consulter «L'Avenir sera rural».

Oui, ce tableau dit tout de Michel von Wyss qui peut bien esquisser un sourire faussement naïf…

(Huile de Carol Gertsch, l993)

Monika Dusong (1997-2005)

Comme chantait Barbara: Si la photo est bonne… Eh bien, il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas la trouver réussie. Dommage que ce ne soit pas une huile!… Seul portrait féminin pour l'instant, Monika Dusong est parfaitement mise en scène. Attitude, couleurs, vêtements, pas une fausse note! Les suivants devront en prendre de la graine. En prime, la magistrate nous offre des dents blanches pleines d'appétit. Le pouvoir est si succulent lorsqu'il se laisse croquer! Comment ne pas se laisser séduire par ce sourire de miel? Mais attention tout de même aux yeux revolver!

(Photographie de Pierre-William Henry, 2005)

Votre publicité ici avec IMPACT_medias