Dans la «FAN», puis «L’Express» et «L’Impartial», le plus grand lac entièrement neuchâtelois est surtout surveillé pour sa glace: depuis la fin du 19e siècle, chaque hiver, les reporters informent les patineurs de l’état du lac. Mais c’est à l’état liquide que les Taillères échauffent les esprits. Car les ingénieurs de l’Ensa, électricien neuchâtelois «historique», ont vite compris tout le profit qu’ils pouvaient tirer d’une caractéristique essentielle de ce petit lac: il ne se vidange que par des failles souterraines. Ses eaux rejaillissent aux sources de l’Areuse, dont le débit peut donc être partiellement régulé grâce au lac.
Lors de la sécheresse de 1919, les usines électriques de l’Areuse doivent s’arrêter, faute d’eau. Emerge alors l’idée de rehausser le niveau du lac pour augmenter la réserve d’eau.
Après conflits et procès, ce n’est qu’en 1927 qu’une vanne peut être installée dans l’emposieu sous la rive du lac. Celui-ci gagne trois...