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Une résolution socialiste pour exhorter l'Etat à investir dans un programme de relance

Le parti socialiste neuchâtelois déclare la guerre à l'austérité. Il a voté une résolution demandant aux autorités que, pour chaque franc économisé de manière pérenne sur le fonctionnement de l'Etat, un franc soit investi dans un programme de relance.

10 févr. 2018, 14:48
Le député au Grand Conseil Baptiste Hurni est convaincu que l'austérité n'a pas d'avenir et que l'absence d'investissement conduira le canton de Neuchâtel droit dans le mur.

"L'austérité n'a pas d'avenir! L'absence d'investissement ne permettra pas à l'Etat de Neuchâtel de sortir de sa situation financière difficile." Ce samedi devant les membres du parti socialiste neuchâtelois réunis en congrès, le député au Grand Conseil Baptiste Hurni a présenté le projet de relance imaginé par un groupe de camarades et dirigeants du parti pour sortir le canton de l'impasse. "Nous validons l'ampleur des efforts mis en place par le Conseil d'Etat, mais pas la méthode. Economiser dans le fonctionnement de l'Etat paraît nécessaire, mais seulement si cela permet de lancer des projets", a martelé Baptiste Hurni. 

Le plan élaboré par le groupe de travail, composé notamment de l'ancien conseiller d'Etat Jean Studer et de la députée Martine Docourt Ducommun, est le suivant: pour chaque franc économisé de manière pérenne sur le fonctionnement de l'Etat, un franc au moins doit être investi dans un programme ambitieux de relance. Selon les socialistes, ce programme doit permettre de dégager, en plus des investissements courants de l'Etat, entre 65 et 130 millions de francs en moins d'une décennie. 

Investir dans la culture et la mobilité 

Mais dans quels domaines investir? "La culture et la mobilité. Ce n'est pas de la poudre aux yeux, le choix n'est pas anodin!", a affirmé Baptiste Hurni, parlant de culture au sens large, et évoquant les multiples effets d'entrainement attendus pour de nombreux domaines: l'artisanat, la construction, le tourisme, la formation, la restauration, les transports, les services, ou encore la réinsertion et l'intégration.

"Il faut oser un nouveau départ. La culture, c'est le ciment de la société." Le président du groupe socialiste au Grand Conseil a donné l'exemple de la ville de Nantes, en France, qui a osé ce pari il y a plus de 25 ans, lorsque plus personne ne croyait à son redressement après la fermeture de ses chantiers navals. "Aujourd'hui, la ville récolte les fruits d'un virage audacieux. Nous devons nous inspirer de ces réussites et refuser le déclin de notre région."

Résolution acceptée à l'unanimité 

La résolution socialiste a été acceptée à l'unanimité par le congrès. Ce programme de relance devra être accepté par le Grand Conseil pour être mis en oeuvre. "Il est temps d'avoir l'audace de penser relance plutôt qu'austérité! Parce que nous voulons offrir autre chose que l'angoisse à la population", a salué Florence Nater, présidente du parti socialiste neuchâtelois (PSN).

Les instances dirigeantes du parti n'ont en effet pas hésité à critiquer le plan financier du programme de législature 2018-2021 du Gouvernement, doté d'une quarantaine de mesures d'assainissement. "Pour nos camarades, ce plan, c'est trop. Beaucoup d'entre nous sont choqués par certaines économies et ne se reconnaissent plus dans ce gouvernement de gauche", a regretté Antoine de Montmollin, vice-président du PSN. Il faisait notamment allusion à la fermeture de la Haute école de musique, aux coupes dans l'orthophonie, l'archéologie ou les aides pour les personnes âgées.  "Est-ce une fin en soi de viser l'équilibre financier à si court terme?"  

Les conseillers d'Etat ont répondu aux critiques

Présents durant le congrès, les trois conseillers d'Etat socialistes ont répondu aux critiques de leurs camarades de parti. "On ne peut pas réduire notre programme de législature à une simple liste d'économies", s'est défendu le ministre Jean-Nath Karakash. "La capacité d'action de l'Etat dépend de finances saines", a poursuivi son collègue Laurent Kurth, en charge des finances.

Il a reconnu que ces mesures d'assainissement étaient "indéfendables" en soi. "Elles n'ont de sens que si elles permettent de développer autre chose." Laurent Kurth a donné l'exemple de la réduction de 10 francs du salaire des apprentis de l'Etat, qui a suscité une vague d'incompréhension: "Mais ces 10 francs de réduction permettront de créer de nouveaux postes d'apprentis et de continuer à former la jeunesse!"

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