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Les psychologues psychothérapeutes neuchâtelois veulent pouvoir exercer sur prescription médicale

Une cinquantaine de psychologues psychothérapeutes neuchâtelois ont accueilli les députés à leur arrivée au Château. Ils veulent que Laurent Kurth intervienne pour qu’ils puissent voir leurs prestations remboursées, comme le sont celles des physiothérapeutes.

05 sept. 2018, 11:10
Manif de psychologues dans la cour du château    Neuchatel, 05 09 2018  Photo © David Marchon

Les psychologues psychothérapeutes sont venus au Château ce matin pour accueillir les députés. Ils réclament de pouvoir exercer auprès des patients sur prescription des médecins.

Actuellement, la législation fédérale ne leur permet que d’agir en délégation, au sein des cabinets de médecins psychiatres, s’ils entendent voir leurs prestations remboursées. Une enquête réalisée à la suite d’un Café citoyen d’ArcInfo avait démontré que la relation professionnelle entre ces différents prestataires de soins posait problème.

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Intervenir à Berne

Le médecin chaux-de-fonnier (PS) Souhaïl Latrèche est intervenu devant le Grand conseil. Il souhaite que le Canton encourage l’évolution de la législation fédérale. Il souligne que la législation protège le titre et réglemente la formation des psychologues psychothérapeute, et que ceux-ci pourraient donc exercer dans un cadre similaire à celui que connaissent les logopédistes ou les physiothérapeutes par exemple. Un projet fédéral semblait pouvoir faire évoluer le dossier dans ce sens. Mais il a pour l’heure été abandonné.

Le conseiller d’Etat Laurent Kurth, en charge de la santé, s’est montré ouvert à la problématique. Rappelant que la loi accorde aux physiothérapeutes, logopédistes, diététiciens, et neuropsychologues ce qu’elle refuse aux psychologues psychothérapeutes, il a supposé que la raison pouvait être «potentiellement qu’ils empiètent moins sur le marché des psychiatres psychothérapeutes». Le ministre rappelle que «les prestations sous la surveillance et responsabilité du médecin dans le cadre du cabinet médical sont remboursées», cependant «il semble que certains médecins psychiatres en profiteraient financièrement» a-t-il admis.

«Les coûts de la santé»

Sur le plan de la politique de la santé, Laurent Kurth reconnaît que faciliter l’accès aux soins est fondamental: «La détection précoce des maladies psychiques réduit leur incidence et limite les séquelles», mais d’un autre côté, «le médecin représente aussi un verrou contre l’augmentation des prestations inappropriées, élément important de la hausse des coûts de la santé».

Son intervention a «à moitié satisfait» l’interpellateur. Laurent Kurth ne s’est en effet pas engagé à entreprendre des démarches concrètes au sein des instances intercantonales ou fédérales pour accélérer le mouvement. «Nous aurions souhaité que le Conseil d’Etat se mouille un peu plus. La législation est certes fédérale, mais les coûts sociaux qu’engendre la situation sont cantonaux», a déclaré Souhaïl Latrèche.

Cet article a été mis à jour pour tenir compte d'un commentaire le 5 septembre. 

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