«Nous sommes déçues et fâchées par la position du Conseil d’Etat neuchâtelois. Les mères adoptives continuent à être discriminées par rapport aux mères biologiques.» Nicole Binggeli, présidente d’Adoptons-Nous, une association qui défend les droits d’une centaine de parents pré-adoptants et adoptants dans le canton, ne digère pas la nouvelle: dans un rapport récent, le Conseil d’Etat encourage les députés à classer la motion populaire déposée par l’association en 2012. Le texte, muni de 1372 signatures, demandait au canton d’élargir le congé maternité de 14 semaines aux mères adoptantes. Il obtenait un large soutien des députés au Grand Conseil.
Prestation estimée à 95000 francs par an
Pourquoi le Conseil d’Etat ne veut-il pas d’un tel congé? Selon lui, l’introduction d’une allocation d’adoption est totalement légitime. Mais ce n’est pas le bon moment pour mettre sur pied un congé d’adoption au niveau cantonal, prestation qui coûterait 95 000 francs par an à la société. Le Conseil d’Etat préfère plutôt attendre qu’une éventuelle réglementation fédérale aboutisse.
Une initiative parlementaire déposée par le conseiller national PDC tessinois Marco Romano demande en effet l’introduction d’un congé parental d’adoption de quatre mois, à répartir entre le père et la mère. En cas d’échec du projet fédéral, le Conseil d’Etat s’engage toutefois à «revenir devant le Grand Conseil pour lui proposer un régime cantonal d’adoption».