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Les lynx de la forêt du Palatinat vont choper l’accent neuchâtelois

Capturé dans le Val-de-Travers, un lynx a été relâché dans la forêt allemande du Palatinat, au nord des Vosges, dans le cadre d’un programme international de réintroduction. Un départ qui ne met pas l’espèce en péril dans la région.

14 mars 2019, 05:31
Le lynx capturé fin février dans le Val-de-Travers a été relâché en Allemagne.

Le lynx crache, gémit, miaule ou ronronne, selon son humeur. Et désormais, ceux de la région du Palatinat, le feront peut-être avec… un accent neuchâtelois!

Capturé dans la nuit du 26 au 27 février dernier dans un endroit gardé secret du Val-de-Travers, un lynx mâle âgé de 2 à 4 ans, baptisé «Libre» pour l’occasion, vient d’être relâché dans cette forêt allemande située au nord des Vosges, à la frontière française.

Il s’agit du troisième individu prélevé cette année dans le cadre du projet Life, une opération de réintroduction portée par la Fondation nature et environnement de Rhénanie-Palatinat. 

Prélever un ou deux individus ne met pas l’espèce en péril dans la région
Jean-Pierre Flück, garde-faune pour les secteurs du Val-de-Travers et du Val-de-Ruz

A la saison des amours

«Libre» est le 16e lynx réintroduit dans le cadre de ce programme, le neuvième en provenance de Suisse. Les autres sont originaires de Slovaquie, pour garantir un bon brassage génétique et un renouvellement sain de l’espèce. Il s’agit du deuxième lynx neuchâtelois contraint à l’exil. Le premier avait pris le chemin de l’Autriche il y a quelques années.

«La population de lynx dans le canton de Neuchâtel et l’Arc jurassien est satisfaisante. Prélever un ou deux individus ne met pas l’espèce en péril dans la région», explique Jean-Pierre Flück, garde-faune pour les secteurs du Val-de-Travers et du Val-de-Ruz, pour justifier la participation du canton à ce projet international.

«Ces captures sont réalisées entre février et début avril, pendant la période du rut. Les mâles sont alors capables de faire de longs déplacements pour trouver une partenaire. Ils sont ainsi plus faciles à localiser.»

Avec l’aide du Kora

Ce sont des gardes-faunes neuchâtelois, appuyés par l’équipe du Kora, l’organisme chargé du suivi des grands prédateurs en Suisse, qui ont procédé à l’opération. «Nous avons placé une boîte-piège sur un passage fréquenté par les lynx. En traversant ce petit tunnel d’environ deux mètres cinquante de long, le lynx a actionné un mécanisme – une bonne vieille ficelle – qui a rabattu les portes de chaque côté. C’est à la fois simple et non traumatisant. Il n’y a aucune souffrance. Une fois capturé, l’animal est simplement endormi.»

Un chevreuil pour la route

Après un bref passage dans la station de quarantaine du parc animalier de Goldau, où il a pu se requinquer avec une bonne carcasse de chevreuil récupérée sur la route après un accident, «Libre» a subi une batterie d’examens vétérinaires à l’Université de Berne – analyses sanguines, contrôle du cœur, tests de la peau… – pour éviter qu’il ne propage une maladie dans sa patrie d’adoption.

«Il était en parfaite santé, et a donc pu partir en Allemagne quelques jours après sa capture. Il remplissait toutes les exigences sanitaires», assure Jean-Pierre Flück. Un collier GPS permettra de suivre ses déplacements pendant une année environ.

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