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Les leçons de l'affaire Hainard

21 avr. 2011, 09:48

La Commission d'enquête parlementaire du Grand Conseil - «la troisième CEP dans l'histoire du canton de Neuchâtel», rappelle sa présidente Veronika Pantillon, députée des Verts - a rendu hier ses conclusions dans «l'affaire Frédéric Hainard». L'attitude de l'ancien conseiller d'Etat est fustigée (voir ci-dessous). S'il n'avait pas démissionné en août dernier, la CEP lui aurait demandé de le faire.

«Les agissements de Frédéric Hainard ont mis à mal le fonctionnement du Conseil d'Etat», dit Walter Willener, représentant de l'UDC au sein de la CEP. Et d'évoquer sa liaison avec «Paloma», le refus de se récuser alors que l'exécutif devait décider de lui retirer tous ses services ou encore les réunions secrètes qui se sont tenues à Anet avec Gisèle Ory et Philippe Gnægi. «Frédéric Hainard, dans ses deux premières auditions s'est bien gardé d'en parler. Il a réussi à manipuler ses deux collègues.»

Les agissements de l'ex-conseiller d'Etat, regrette la CEP, n'ont provoqué aucun signal d'alarme. «Tous ces éléments auraient dû éveiller l'attention, être portés à la connaissance du Conseil d'Etat, voire du Grand Conseil ou de la commission de gestion et des finances», souligne Walter Willener. «Dans ce sens, la proposition d'instituer une commission de gestion est essentielle.»

Le Grand Conseil se penchera sur la question lors de sa session du mercredi 25 mai. «A partir de là, le débat politique sera clos», précise Veronika Pantillon. A cette occasion, le législatif devra aussi envisager «la création d'une base légale permettant la destitution d'un membre des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire», propose la CEP. «La discussion du Grand Conseil permettra de voir si la proposition passe la rampe ou pas», dit Walter Willener. Actuellement, le Conseil d'Etat ne peut que retirer tous ses services à un de ses membres. C'est ce qui a été fait avec Frédéric Hainard en mai dernier, alors qu'il avait avoué sa liaison avec «Paloma».

Le Parti libéral-radical est aussi montré du doigt. Le fait d'avoir mis sur la même liste Frédéric Hainard et Claude Nicati - dont l'inimitié est de notoriété publique - lui est reproché. Pas question toutefois d'envoyer tous les candidats au Conseil d'Etat chez un psy avant une élection. «La démocratie, telle que nous la connaissons chez nous, permet à tout le monde de se présenter», rappelle Philippe Bauer, le membre libéral-radical de la CEP. «Je nous vois mal faire des recommandations aux partis politiques», estime Walter Willener.

«Vous vous souviendrez les circonstances dans lesquelles le cinquième sur la liste PLR a été désigné», renchérit Philippe Bauer. Claude Nicati a été contacté au dernier moment pour palier le forfait de Rolf Graber. «Que Frédéric Hainard venait d'être élu au Conseil communal de La Chaux-de-Fonds (réd: il a dû se retirer, son père étant aussi élu et qu'il y avait donc incompatibilité). Constituer une liste électorale dans notre canton, ce n'est pas évident», juge le député libéral-radical.

 

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