Depuis mercredi, le compte Facebook de la Police neuchâteloise est assailli par une avalanche de messages privés. De fausses factures de radar arrivées dans les boîtes aux lettres des habitants? Pas du tout. Arrivant bientôt au cap des 8'000 fans sur sa page - au moment d'écrire ces lignes, la page comptait exactement 7'992 fans, - l'organisme a décidé de marquer le coup en invitant ses internautes les plus fidèles à visiter le bâtiment administratif de la Police neuchâteloise, rue des Poudrières 14 à Neuchâtel.
Victime de son succès
En une journée, des dizaines de demandes sont parvenues aux administrateurs de la page. "Plus de soixante messages, largement plus", indique Pierre-Louis Rochaix, porte-parole de la Police neuchâteloise. Victime de son succès, la police a finalement décidé d'organiser deux visites au lieu d'une seule comme précédemment imaginé. Les inscriptions ont été clôturées ce jeudi matin. Les participants sélectionnés seront informés personnellement.
Visite du bâtiment de la policeVous avez été très nombreux à nous écrire et nous vous en remercions. Les inscriptions...
Posté par Police Neuchâteloise sur jeudi 7 janvier 2016
La police avait déjà organisé ce type de visite, ainsi qu'un après-midi avec la brigade des chiens, afin de marquer les 1'000, 2'000 et 3'000 premiers fans de cette page inaugurée en 2010. L'objectif à terme? Atteindre "un bassin de 10'000 personnes", annonce Pierre-Louis Rochaix. Un nombre proportionnel à la taille et la population du canton de Neuchâtel, estime-t-il. A titre de comparaison, la page Facebook de la police vaudoise compte plus de 21'100 abonnés, la police valaisanne 14'248 abonnés et les Jurassiens 3'970.
La page neuchâteloise se distingue-t-elle de ses homologues romandes? "Nous essayons de nous différencier. Les informations données sur la page Facebook ne devraient ainsi pas faire l'objet de communiqué de presse", explique le porte-parole. La prévention, dont se charge Daniel Favre, occupe ainsi une part importante des informations postées sur la page. Mais pas seulement.
"Lorsque l'on dit police, de nombreuses personnes pensent immédiatement "radar" alors que ce n'est qu'une infime partie de notre travail. La police cantonale neuchâteloise compte 400 policiers parmi lesquels seuls 30 s'occupent des routes", illustre Pierre-Louis Rochaix. "Par cette page, nous essayons de mieux faire connaître le métier." Outre Pierre-Louis Rochaix et Daniel Favre, trois autres membres de la police ont accès à la page, afin entre autre de modérer les commentaires postés par les internautes, régis par une charte officielle.
Appels à témoin
Enfin, dernière grande catégorie d'informations postées: les alertes. Vagues de cambriolages, intempéries, enlèvement, disparition, les cas de figure sont nombreux. Faire appel à la population permet dans certains cas de récolter des informations précieuses pour les agents sur le terrain. Avec le risque que les malfaiteurs soient également informés? "Nous estimons que ce risque est assez faible dans la mesure où ces individus ne suivent pas forcément la page de la police", répond Pierre-Louis Rochaix.
Et le porte-parole de donner l’exemple du cambriolage de la bijouterie Bonnet à Neuchâtel, en juillet dernier ou encore l’affaire Latifa Boukri il y a une année. L'appel a témoin avait alors atteint près de 150'000 personnes.
Un conseil lorsque vous souhaitez interagir avec la police en cas d'alerte: choisissez plutôt les messages privés, invisibles au reste des abonnés.