Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Les gilets jaunes en terrain neutre à Neuchâtel

Est-ce qu’un film sur des gilets jaunes français parle aux Neuchâtelois? Un échange entre le public et le coréalisateur a révélé une certaine distance avec un sujet brûlant outre-Jura.

12 mai 2019, 09:54
Gilles Perret présentait son film sur les gilets jaunes à Neuchâtel.

«Avec François Ruffin, nous avions envie de faire un truc qui donne la pêche et pas de se jeter dans le lac de Neuchâtel…» A l’issue de la projection de «J’veux du soleil», samedi à Neuchâtel avant La Chaux-de-Fonds, le coréalisateur Gilles Perret expliquait ainsi l’esprit de ce portrait de gilets jaunes.

Rémy, l’un des participants à ce mouvement de revendication sociale en France, le dit dans le film: «Au-delà de la grande colère, c’est un message d’harmonie entre les gens.» Selon Cindy, «une petite porte s’est ouverte pour changer le cours de l’histoire». Un troisième gilet jaune salue la dignité de ceux qui ont trop longtemps «courbé la tête et la relèvent».

Après les applaudissements, Gilles Perret s’est confronté au public neuchâtelois. Une spectatrice, qui a été gilet jaune elle-même, a fait remarquer que certains «n’osent plus aller sur les ronds-points du fait des violences policières». Le documentariste a confirmé, évoquant «un climat de trouille. Il serait plus compliqué de faire ce film aujourd’hui. Les cœurs se sont refermés.»

«Les écouter»

Une dame a voulu savoir si la caméra avait toujours été la bienvenue. «Globalement oui, car nous venions écouter», a précisé Gilles Perret. Alors qu’un spectateur espérait une diffusion du film à la télévision, le cinéaste haut-savoyard ne se montrait pas très optimiste: «Dans mon pays, même le service public a pris des positions de mépris par rapport aux gilets jaunes.»

Et le président Macron, cible des contestataires, a-t-il vu le film? Dans l’ignorance, Gilles Perret a tout de même répliqué: «Peut-être qu’il va venir le voir en Suisse, en zone neutre…»

Votre publicité ici avec IMPACT_medias