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Les Eglises neuchâteloises mettent en cause l'Etat dans le retrait de PMP

Les Eglises neuchâteloises reconnues ont manifesté aujourd'hui leur incompréhension face au refus de Philip Morris (PMP) de continuer à les soutenir financièrement. Elles ont regretté la brutalité de la mesure et s'interrogent sur le rôle joué par le Conseil d'Etat.

30 nov. 2010, 17:48
IPhilip Morris a décidé de ne plus payer la contribution ecclésiastique répartie entre l'Eglise réformée évangélique neuchâteloise (EREN) ainsi que les Eglises catholiques romaine et chrétienne. Les montants attendus pour l'année 2010 ne seront pas versés, alors que les dépenses nécessaires ont déjà été engagées. La décision de PMP correspond à une diminution de revenu de 800'000 francs pour l'EREN, 700'000 francs pour la Fédération catholique romaine et 20'000 francs pour l'Eglise catholique chrétienne. Ces sommes représentent 10% du budget de l'église protestante et 15% de celui de l'Eglise catholique romaine.
Décision abrupte
L'EREN ne comprend pas le caractère abrupt de la décision, a indiqué Gabriel Bader, président du Conseil synodal (parlement de  l'EREN), lors d'une conférence de presse. Il a regretté la mise à l'écart des représentants des églises lors des discussions entre PMP et le Conseil d'Etat sur la contribution ecclésiastique. Les trois églises reconnues sont liées à l'Etat de Neuchâtel par un concordat, a rappelé la conseillère nationale Sylvie Perrinjaquet, présidente de la Fédération catholique romaine neuchâteloises. Selon elle, les églises consacrent 3,6 millions de francs par année à des prestations sociales.
Report de charges
Pour Franz Murbach, vice-président de la paroisse catholique-chrétienne neuchâteloise, la décision de PMP pourrait se traduire par un report de charges sur le budget de l'Etat. Selon lui, des discussions devront avoir lieu entre les églises et le gouvernement concernant les objectifs du concordat.
Les représentants des églises ont rappelé que Neuchâtel et Genève sont les seuls cantons suisses où le paiement de l'impôt ecclésiastique est facultatif. A Neuchâtel, le pourcentage des contribuables s'acquittant de l'impôt d'église a reculé de moitié, de 60% à 30%, ces quarante dernières années. Gouvernement muet
Au dires de ses représentants, les églises reconnues selon les termes du concordat ont demandé en vain au Conseil d'Etat des précisions sur la nature de ses discussions avec PMP. Les églises restent ainsi dans le flou sur les moyens et les pistes à explorer pour faire face à la diminution de leur revenu.
Les églises neuchâteloises consacrent aux prestations sociales des sommes correspondant à 36 équivalents plein temps (EPT). Les bénéficiaires en sont le Centre social protestant (CSP) et Caritas (6 EPT), les services funèbres (6 EPT) ainsi que l'aumônerie dans les EMS, les prisons et la rue (24 EPT). Bénévolat fragilisé
Le manque de ressources découlant de la décision de PMP correspond à une quinzaine d'EPT. Ces équivalents plein temps correspondent à des structures recouvrant un large réseau de bénévoles, ont précisé les représentants des églises neuchâteloises reconnues. /ats
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