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Les CFF continueront d'exploiter la ligne Neuchâtel - Le Locle pendant au moins deux ans

La concession des CFF pour l'exploitation du trafic sur les grandes lignes ferroviaires est prolongée de deux années. La Confédération a besoin d'analyses supplémentaires avant de décider qui de l'ex-régie ou du BLS se verra attribuer l'exploitation de ces lignes, dont celle reliant Neuchâtel au Locle.

23 oct. 2017, 15:31
La BLS souhaite exploiter la ligne Berne - Neuchâtel - La Chaux-de-Fonds.

L'Office fédéral des transports (OFT) décidera d'ici à juillet 2018 de l'attribution du trafic sur les grandes lignes ferroviaires, qui entrera en vigueur dès le changement d'horaire de décembre 2019. Parmis ces lignes, l'axe Neuchâtel-Le Locle. En attendant, la concession de trafic grandes lignes des CFF est prolongée, a indiqué lundi Peter Füglistaler, directeur de l'OFT, devant les médias à Berne.

La majeure partie de la concession actuelle des CFF arrive à échéance à la fin de cette année. Concurrentes, les CFF et la BLS ont déposé leurs demandes de concession le 8 septembre.

Après une première analyse, l'OFT a constaté que les deux requérants doivent fournir des précisions. L'office doit procéder à des vérifications approfondies, car «les deux demandes méritent d'être examinées», a précisé M. Füglistaler. Et d'ajouter que l'OFT est favorable à une concurrence.

La consultation des cantons, des communautés tarifaires, des entreprises de transport et des gestionnaires d’infrastructure concernés aura probablement lieu au début de 2018. Quant à la prolongation de la concession des CFF, elle fait l'objet d'une consultation lancée lundi. La décision tombera avant le changement d'horaire du 10 décembre 2017.

Deux scénarios étudiés

Pour l'avenir des grandes lignes, l'OFT étudiera deux scenarii: l'un avec une répartition entre les CFF et le BLS, et l'autre avec une attribution uniquement à l'ex-régie fédérale. «Les deux variantes sont totalement ouvertes», a souligné Peter Füglistaler.

Les critères de décision sont fixés dans la loi, a précisé Regula Hermann, cheffe de la section Trafic voyageurs de l'OFT. Ils tiennent compte notamment de l'aménagement du territoire et de la protection de l'environnement. Mais l'OFT dispose d'une marge d'interprétation et d'appréciation.

Echec des négociations

Les deux compagnies ont tenté de négocier, mais leurs tractations ont échoué. Malgré cet échec, elles n'excluent pas de collaborer. Les CFF veulent renouveler la concession pour ce trafic sur l'ensemble du territoire et pour 15 ans.

Le BLS souhaite, lui, exploiter progressivement dès 2020 deux lignes InterCity, Interlaken (BE)-Berne-Bâle et Brigue (VS)-Berne-Bâle, ainsi que trois lignes RegioExpress, Berne-Olten, Bienne-Berne et Le Locle-Berne. La compagnie demande une concession de 25 ans. La durée de celle-ci est aussi un point à clarifier, a noté M. Füglistaler.

BLS prévoit de desservir ces lignes avec de nouveaux trains. Il compte pour ce faire investir près de 495 millions de francs dans le matériel roulant, sans coût supplémentaire pour la Confédération et les cantons, assure-t-il. Actuellement, les CFF exploitent seuls les lignes longue distance (Intercity, correspondances Eurocity, Interregio et Regioexpress).

Pourparler infructueux

Lors du dépôt de leurs demandes, les deux entreprises avaient évoqué leurs pourparlers. Après que le BLS a annoncé en avril vouloir desservir trois grandes lignes via Aarau et Zurich jusqu'en Suisse orientale, les CFF lui ont soumis en août une offre de partenariat pour le trafic longue distance entre Berne, Olten, Bienne et La Chaux-de-Fonds.

Dans le trafic régional, les CFF étaient prêts à céder les lignes Bienne-La Chaux-de-Fonds-Moutier-Soleure et Neuchâtel-La Chaux-de-Fonds. Mais le BLS «n'a pas donné suite» à cette offre, selon les CFF.

Et la compagnie bernoise de rétorquer qu'une solution consensuelle avait été trouvée et approuvée par les présidents des conseils d'administration des deux entreprises. Il s'agissait de coopérer sur certaines lignes concédées à la compagnie régionale. Les CFF ont toutefois refusé cette proposition, affirmait le BLS.

Ouverture à la concurrence

Pour le BLS, l'ouverture à la concurrence du trafic sur les grandes lignes permettra de dynamiser le système ferroviaire. Un argument que l'ex-régie conteste fermement.

Certaines gares de chefs-lieux pourraient même ne plus être desservies, à l'image de celles de Delémont et Altdorf. Il faudrait aussi s'attendre à une hausse des coûts globaux de 15 à 20 millions de francs par an, en raison des synergies non exploitées, estiment les CFF.
 

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