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Le vélo utilitaire en Suisse sous la loupe d’un géographe neuchâtelois

Professeur à l’Université de Lausanne, le géographe neuchâtelois Patrick Rérat a coécrit un livre sur la pratique de la bicyclette utilitaire. Il le présentera, ce mercredi à Neuchâtel, lors d’une conférence publique.

29 mars 2019, 11:00
En Suisse, 7% des déplacements se font à vélo, contre 28% aux Pays-Bas.

En Suisse, 60% des déplacements ne dépassent pas 5 km. «C’est une distance pour laquelle le vélo est attractif et efficace», note le géographe neuchâtelois Patrick Rérat, professeur à l’Université de Lausanne. 

Pourtant, au niveau national, la part des déplacements à bicyclette atteint à peine 7%, contre 28% aux Pays-Bas par exemple. Dans son livre «Au travail à vélo», qui décortique la pratique utilitaire de la bicyclette, le chercheur se penche sur les raisons qui freinent les gens dans leur utilisation de la petite reine. Mais aussi sur ce qui les motive.

Pour cette étude, Patrick Rérat et ses collègues ont envoyé un questionnaire aux participants de l’action Bike to work, qui encourage l’usage du vélo pour se rendre au travail. Premier constat: parmi les 14’000 personnes qui ont répondu, «une sur sept ne se sent pas en sécurité sur la route», relève le géographe. Dans le canton de Neuchâtel, ce chiffre grimpe même à un sur cinq.

Aménagements insuffisants

Le problème de la cohabitation avec le trafic automobile est donc fondamental: «Nos territoires sont encore aménagés pour la voiture, on pense le vélo davantage comme un loisir que comme un moyen de transport.»

Pour améliorer les choses, il faut donc une volonté politique. Deux pistes sont possibles: la réduction de la vitesse autorisée pour les voitures, ou des aménagements efficaces (pistes cyclables, sas à vélos aux feux rouges, etc.). Car «lors d’accidents impliquant un vélo dans un rond-point, dans 90% des cas, le cycliste n’est pas responsable.»

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le problème de la pente n’est donc pas forcément le principal frein à la pratique du vélo en ville. «Genève et Berne ont des topographies semblables, mais le vélo est deux fois plus utilisé à Berne, car sa politique en la matière est beaucoup plus ambitieuse», détaille le chercheur. Et il est possible d’acquérir un vélo électrique.

Ce qui ressort aussi du livre, c’est le plaisir des personnes interrogées d’aller au travail à vélo. Moins de bouchons, pas d’horaires à respecter et l’occasion de faire du sport «utile». Comme le raconte un des sondés: «Se mouvoir au grand air le matin est le premier temps fort de la journée!»

 

A lire

Patrick Rérat, Gianluigi Giacomel, Antonio Martin, «Au travail à vélo. La pratique de la bicyclette utilitaire en Suisse», éditions Alphil. Conférence le mercredi 3 avril à 18h30 à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’Université de Neuchâtel, salle R.E.48.

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