La fin de l’exposition consacrée à Carl Spitteler au Musée de La Neuveville coïncide avec la publication de deux ouvrages en français dédiés à cet auteur alémanique. Longtemps demeuré dans l’ombre, l’écrivain d’origine bâloise a été remis en lumière à l’occasion du centenaire de son prix Nobel, le seul qu’ait obtenu un Suisse dans cette discipline – si l’on exclut Hermann Hesse, lauréat en 1946, né Allemand et naturalisé Suisse.
Réédition d’un roman majeur
Le premier est une réédition, dans la traduction française d’époque signée Gabrielle Godet, du roman «Imago», publié en version originale allemande en 1906. Cette histoire d’amour impossible à sens unique était, rapportent les critiques, un des romans préférés de Sigmund Freud, qui en emprunta le titre pour sa première revue de psychanalyse.
Cette réédition est due à l’écrivain et éditeur neuchâtelois François Berger, qui s’applique à redonner une actualité à des textes un peu oubliés aux éditions Soleil d’encre, dont il est l’instigateur. A la préface de l’époque, due à la plume de Philippe Godet, éminent auteur à cheval sur la fin du 19e et le début du 20e siècle, l’éditeur a ajouté une postface signée de sa main.
En allemand et en français
Le second ouvrage, intitulé «Spitteler, un idéaliste très réaliste», est un opuscule d’une soixantaine de pages écrit par Stefanie Leuenberger, chercheuse et enseignante en littérature allemande contemporaine à l’EPFZ, traduit en français par Patrick Vallon et édité par In Folio, dans une collection où figurent déjà des études sur Ramuz, Chessex et Simenon.
L’ouvrage, le premier consacré à Spitteler à paraître simultanément en allemand et en français, comporte une partie biographique (qui n’occulte pas les quelques années vécues par Spitteler à La Neuveville), une approche de ses thèmes privilégiés et une analyse de quelques-uns de ses textes. De manière à prouver l’actualité de cet écrivain pourtant disparu en 1924.