Elu au Conseil d'Etat neuchâtelois à 33 ans, Frédéric Hainard - né le 23 novembre 1975 - est largement plus jeune que ses collègues du gouvernement. Et l'on ne parle pas de la comparaison avec l'équipe précédente, qui comptait trois (jeunes) sexagénaires...
Il faut remonter loin dans le temps pour trouver des ministres plus jeunes que l'avocat chaux-de-fonnier au moment de leur entrée en fonction. Nos recherches nous ont ramené dans les années de guerre. En 1942, un certain Léo-Pierre DuPasquier est élu sous la bannière du Ralliement neuchâtelois, présenté comme un parti de renouvellement, qui veut dépasser les clivages traditionnels et «secouer l'apathie civique», comme l'écrit l'«Histoire du Pays de Neuchâtel». Cet industriel, futur directeur et administrateur délégué chez Ebauches SA, a 32 ans lorsqu'il devient conseiller d'Etat. Il en a 37 lorsqu'il le quitte, cinq ans plus tard.
Avant lui, on retrouve la trace d'Edgar Renaud, élu en 1919 en tant que représentant du Parti progressiste national (PPN), formation qui, dans le haut du canton, réunit libéraux et radicaux contre la montée de la gauche et «la menace bolchévique». Cet avocat accède aussi au gouvernement à l'âge de 32 ans; il y reste... 30 ans, jusqu'en 1949, après s'y être taillé une réputation de «redresseur des finances».
Au XIXe siècle, il arrive même qu'on soit élu au Conseil d'Etat avant 30 ans. Deux d'entre eux sont restés célèbres: Numa Droz, conseiller d'Etat en 1871, à 27 ans, et Robert Comtesse, qui avait 29 ans au moment de son élection en 1876. Ni l'un ni l'autre n'en sont restés là, puisqu'ils figurent parmi les Neuchâtelois devenus conseillers fédéraux. Numa Droz à même pas... 32 ans!
Plus près de nous, on relève le nom de deux ministres trentenaires. Le radical Carlos Grosjean et le libéral François Jeanneret avaient tous deux 36 ans lorsqu'ils sont entrés au gouvernement, respectivement en 1965 et 1969. Les deux y sont restés douze ans. /sdx