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Le parfum est tout aussi important que la couleur des fleurs pour les insectes pollinisateurs

Le parfum des fleurs joue un rôle aussi important que la couleur des pétales pour attirer les insectes pollinisateurs. Des biologistes neuchâtelois et bernois ont fait cette découverte en identifiant deux zones de l'ADN à l'origine de la diffusion de parfums chez le pétunia.

14 avr. 2011, 18:15

Ces mécanismes sont d'une importance fondamentale pour l'agriculture. La pollinisation par les insectes est en effet responsable de nombreuses cultures de base à travers le monde. Le choix du pétunia par des biologistes des Universités de Neuchâtel et de Berne n'est pas dû au hasard.

Cette fleur se décline en plusieurs espèces sauvages, qui présentent chacune une morphologie, une odeur ou une couleur de pétales pour attirer divers groupes de pollinisateurs, comme des papillons ou des colibris, relève l'Université de Neuchâtel, qui a participé à l'étude menée dans le cadre du Pôle de recherche national (NCCR) «Survie des plantes».

Croisements répétés
Les différentes espèces de pétunia peuvent subir des croisements répétés, par exemple entre des fleurs blanches qui diffusent un doux parfum et des rouges qui n'ont pas d'odeur. Les biologistes ont ainsi obtenu des lignées hybrides avec des fleurs blanches sans parfum ou rouges avec parfum afin de tester la réaction des pollinisateurs, comme ils l'écrivent dans «Current Biology».

Pour déterminer la part de la couleur et la part du parfum dans l'attractivité des fleurs, les chercheurs ont observé les vols du sphinx du tabac «Manduca sexta» en présence de différents pétunias. Un tunnel de vol a permis d'enregistrer son comportement.

Face au choix entre deux pétunias à fleurs blanches dont l'un produisait du parfum et l'autre pas, le sphinx affichait, comme on pouvait s'y attendre, une nette préférence pour les plantes émettant une odeur, soit celles qui existent dans la nature.

Situation déstabilisante
Mais tout se brouille lorsque le pollinisateur se trouve devant une autre situation: soit voler vers une plante à fleurs blanches mais qui ne diffuse pas l'odeur à laquelle s'attend le papillon, ou alors se laisser guider par une odeur bien connue mais qui provient curieusement d'une plante à fleurs rouges.

Les papillons ont suivi dans un premier temps les flux odorants, mais en arrivant à proximité de la fleur qui n'affichait pas la couleur attendue, ils étaient hésitants, s'attardant dans des proportions égales sur l'une ou l'autre des fleurs. Après cette phase d'hésitation, la plus grande partie des papillons préférait se nourrir sur des fleurs rouges odorantes.

Cette recherche a permis de montrer pour la première fois sur des organismes vivants que la production de parfums dirige le pollinisateur non seulement à longue distance vers des groupes de plantes susceptibles d'offrir du nectar, mais aussi à proximité de la fleur, avec autant d'importance que la couleur. /ats

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