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Le Pacs avec pasteur?

Le Synode a donné son feu vert à une réflexion théologique sur l'accompagnement liturgique pour couples pacsés. Qui impliquera une prise de position sur l'homosexualité Faut-il prévoir une liturgie pour les couples en situation de partenariat enregistré? L'Eglise réformée évangélique neuchâteloise (Eren) n'éludera pas la question. Hier, à Neuchâtel, son 152e Synode a suivi le Conseil synodal sur cette voie. Il lui a confié mission de «mener une réflexion de fond» et de mettre en marche un processus qui devrait déboucher, dans un an, sur une «décision de principe (par ce même Synode) sur l'opportunité d'une liturgie» pour ces couples.

14 déc. 2006, 12:00

Même si le partenariat neuchâtelois concerne aussi les couples hétérosexuels, la question d'un accompagnement liturgique implique, pour l'Eglise, une prise de position sur l'homosexualité. Le Conseil synodal en est conscient, lui qui écrit que «la contradiction entre les passages bibliques critiques sur l'homosexualité et l'exhortation de l'Evangile à s'ouvrir aux personnes hors normes ne se laisse pas facilement écarter.»

Les députés au Synode aussi. Plusieurs, pour se donner le temps de la réflexion, ont proposé que la décision de principe soit reportée à juin 2008. «Reporter ne signifie pas que la décision sera plus facile à prendre», leur a rétorqué Fabrice Demarle, au nom du Conseil synodal. Lui défendait même un délai plus court: fin juin 2007. «Le plus difficile, c'est la décision de principe, pas la forme de cette liturgie», estime Raoul Pagnamenta, du Val-de-Travers.

Mais que signifie «décision de principe»? A cette interrogation, jaillie des rangs de l'Entre-deux-Lacs, la réponse est nette. Veut-on ou non une liturgie propre aux couples homosexuels en situation de partenariat enregistré? A ce sujet, Jean-Philippe Calame, pasteur dans l'Entre-deux-Lacs, demande que l'argumentation théologique fournie par le Conseil synodal ne soit pas «une position unilatérale». Un député de La Chaux-de-Fonds souhaite aussi qu'on donne un aperçu de ce qui se passe alentour. Selon Fabrice Demarle, l'Eglise protestante de Genève n'est pas entrée en matière. A contrario, des cérémonies de bénédiction ont été célébrées à Fribourg ou dans l'Eglise Berne-Jura. «Il paraît illusoire d'avoir une unanimité sur cette question au sein des Eglises protestantes de Suisse», constate-t-il.

Pour le moment, les ministres neuchâtelois s'abstiendront de toute liturgie publique. Ce qui ne les dispense pas d'offrir aux couples qui le désirent «l'accompagnement personnel le plus adéquat». / SDX

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