Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le non-filtré 2010 tient ses promesses

19 janv. 2011, 10:10

Boire le calice avec la lie est une tradition viticole neuchâteloise fantaisiste qui plaît dans le canton, et toujours plus à l'extérieur. C'est hier aux Caves du Prieuré de Cormondrèche que se déroulait la traditionnelle présentation aux médias du vin blanc non-filtré, estampillé 2010. Le verdict? «Fruité, rond, le nouveau millésime tient toutes ses promesses et rivalise avec le cru extraordinaire de 2009», se réjouit Claude-Eric Maire, directeur des Caves du Prieuré. «Son léger côté acide, plus prononcé que l'année dernière, prolonge son goût en bouche et assure une bonne conservation».

Son homologue Jean-Pierre Kuntzer, également appelé à faire goûter son vin du domaine Saint-Sébaste à Saint-Blaise, juge pour sa part le non-filtré 2010 «moins aromatique que les autres années, mais se félicite de sa structure et des parfums de tilleul et de fleur blanche qui en émanent, intacts». De manière plus générale, il se félicite de «la folie des vignerons neuchâtelois qui, il y a plus de trente ans déjà, ont fait la sourde oreille aux ricanements alentours pour tenter l'expérience du vin non-filtré.»

Depuis, les ricanements se sont tus, l'allure trouble du brevage a séduit et les autres cantons ne manquent pas, selon Edmée Rembault, cheffe de l'Office des vins et des produits du terroir (OVPT), «d'imiter ponctuellement le non-filtré, notamment avec des spécialités comme l'élevage sur lie». Elle observe par ailleurs que «la part vendue hors-canton a légèrement augmenté par rapport à l'année dernière (24% contre 20%).»

Le chef de la station cantonale viticole, Sébastien Cartillier, estime pour sa part que «le développement du non-filtré permettra de compenser la désaffection perceptible des Neuchâtelois pour le chasselas». Il constate que «ce cépage traditionnel suisse séduit aujourd'hui moins qu'avant», mais il ne doute pas qu'«en se réinventant, comme il le fait par exemple avec le non-filtré, il pourra aisément reconquérir les palais».

En 2010, la production de non-filtré s'élève à 8% de la production totale de chasselas. Plutôt que de les opposer, Claude-Eric Maire préfère évoquer la complémentarité de ces vins: «L'effet de fraîcheur et de surprise du non-filtré parvient à charmer les jeunes et les dames, parfois peu enclins à boire le blanc classique».

Promesses demandant confirmation, la population est invitée à aller goûter le non-filtré 2010 aujourd'hui de 16h30 à 20h30 à l'Hôtel de ville de Neuchâtel et demain aux mêmes heures à L'Heure bleue à La Chaux-de-Fonds. /ndo

Votre publicité ici avec IMPACT_medias