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Le Ministère public égare puis retrouve des dossiers

29 oct. 2011, 06:43

Le dossier pénal de l'ex-conseiller d'Etat neuchâtelois Frédéric Hainard a été égaré par le Ministère public avant de réapparaître tout en se révélant incomplet. L'audience de septembre, où les prévenus devaient être entendus, a été reportée sans délai.

«Ce qui s'est passé est grave», a déclaré hier à l'Agence télégraphique suisse Yves Grandjean, confirmant une information du «Matin». Ce dernier est l'avocat de celle qui fut surnommée Olivia et qui a déposé plainte pénale contre Frédéric Hainard et sa maîtresse pour contrainte, abus d'autorité et faux dans les titres.

Selon Yves Grandjean, sans nouvelles du dossier qu'il réclame depuis avril, on lui remet en septembre une copie avec une note expliquant comment l'original a disparu. Autre problème, d'après l'avocat, le dossier est incomplet. «Les pièces à charge contre Monsieur Hainard n'y figuraient pas. Il a fallu notre intervention pour que le parquet s'en aperçoive.»

Pierre Aubert, procureur général neuchâtelois depuis juin 2011, tempère. Selon lui, «c'est une aventure banale qui malheureusement touche un cas célèbre». Le Ministère public a envoyé le 31 janvier 2011 le dossier au parquet régional de Neuchâtel qui compte deux bâtiments. Le classeur a été déposé à tort dans l'autre greffe. Après d'intenses recherches, il a été retrouvé fortuitement le 1er avril.

Dossier parallèle

Concernant la suite de la procédure, Pierre Aubert pense que le jugement pourrait intervenir durant l'hiver. «Les nombreux recours d'Yves Grandjean concernant un dossier parallèle (réd: la procédure contre Olivia) qui fait l'objet d'un appel au Tribunal fédéral retardent le tout.»

Selon le procureur général, la Cour suprême pourrait rendre son verdict d'ici la fin de l'année et le Ministère public neuchâtelois pourrait à nouveau bénéficier des documents dont il a besoin pour son acte d'enquête. «Il n'y a de toute façon pas un intérêt pénal urgent à juger ce dossier, même s'il fait partie d'une affaire célèbre», a ajouté Pierre Aubert.

Frédéric Hainard a démissionné de son poste en août 2010. Le 25 janvier 2011, le Parlement neuchâtelois a levé l'immunité de l'ex-magistrat. La commission d'enquête du Grand Conseil est arrivée à la conclusion en avril 2011 que si l'ex-magistrat n'avait pas démissionné, elle lui aurait demandé de partir. / ats

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