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Le forcing de l'automne

Les signes d'un automne précoce sont légion. Mammifères et oiseaux témoignent de ce changement de saison avant l'heure.

05 sept. 2011, 18:51

«Colchiques dans les prés, c'est la fin de l'ét酻. Ces fleurs rose violacé qui illuminent nos pâturages normalement à partir de septembre ont plusieurs semaines d'avance. Le naturaliste chaux-de-fonnier Marcel Jacquat en a déjà rencontré le 7 août. Ce dernier témoigne encore d'une fructification aussi impressionnante que précoce des épines noires.

La nature est sans aucun doute en avance sur le calendrier habituel des rythmes biologiques et du cycle des saisons. Nous avions déjà relevé le même phénomène au printemps dernier, saison phagocytée par un été impatient de s'imposer.

Migrations importantes
Les premiers signes avant coureurs du passage en force de l'automne sont visibles depuis le 20 juillet. Les feuillus ont commencé à se maquiller de taches brunes et jaunes. Le stress hydrique d'un printemps chaud et sec a précipité le changement de robe des hêtres, chênes et autres érables. La flamboyance de la forêt, qui atteint généralement son paroxysme aux environs de la première semaine d'octobre, interviendra sans doute quinze jours plus tôt. Les signes extérieurs d'un automne en avance sont à observer aussi dans les airs. Les migrations sont déjà bien engagées. Hormis quelques retardataires, les hirondelles ont hissé la grand voile pour un vol au long cours jusque sur les rivages du Sénégal. Marcel Jacquat  rapporte avoir vu des envols conséquents de martinets dès le 17 juillet. En escadrilles ou en solo, les oiseaux migrateurs passent à tire d'ailes ces temps-ci au-dessus du mont Sagne, dans la vallée du Doubs ou marquent une halte au Fanel. François Turrian, directeur de La Sauge et ses collaborateurs, ont bagué depuis le début de la migration plus de 400 oiseaux pris dans les filets qu'ils tendent dans la réserve. Les mésanges et rouges gorges forment de gros bataillons mais fauvettes des jardins et gobes mouches ne sont pas en reste. Les oiseaux bagués à La Sauge sont parfois repris à des distances très grandes. Ce fut le cas pour une fauvette à tête noire retrouvée au Maroc, pour une hirondelle au Nigéria ou encore pour une rousserolle qui passait ses vacances en Afrique de l'Ouest.

Marmottes refroidies
Profitez encore un peu du vol des milans royaux au Val-de-Ruz ou dans la vallée des Ponts-de-Martel, car ils sont sur le point de partir pour l'Espagne, l'Afrique du Nord et la France. Certains mammifères ont déjà, semble-t-il, adopté avec une longueur d'avance un comportement ou un pelage qui intervient plutôt fin septembre.

Plusieurs chamois du Creux-du-Van présentent depuis au moins trois semaines une fourrure aux dominantes noires.

Quant aux marmottes de la Combe-Biosse, elles sont beaucoup moins actives qu'en temps normal. Il est trop tôt pour qu'elles entrent en léthargie mais il est possible que le froid de fin juillet, flirtant avec le zéro degré à Chasseral, ait refroidi leurs ardeurs.

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