Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le Conseil d'Etat répond: "le centre de Tête-de-Ran offre des conditions d’hébergement dignes et respectueuses"

Ce vendredi, le Conseil d'Etat est sorti du silence après la lettre ouverte envoyée par des associations au sujet de l'isolement des requérants d'asile hébergés à Tête-de-Ran. Le centre de premier accueil "offre des conditions d’hébergement dignes et respectueuses".

23 mars 2018, 16:00
Début 2016, les propriétaires de l’ancienne auberge de la Clé des Champs ont conclu un contrat de bail de dix ans avec l’Etat de Neuchâtel.

"Les requérants d’asile accueillis dans le canton de Neuchâtel, dont les personnes hébergées à Tête-de-Ran, n’ont jamais été considérés «comme des habitants de seconde zone»", relève le Conseil d'Etat dans un communiqué envoyé ce vendredi. Il répond aux griefs exprimés dans la lettre ouverte envoyée lundi par une dizaine d'associations actives dans la migration. 

Selon le Département de l'économie et de l'action sociale (Deas), leurs allégations "ne sont pas conformes à la réalité et relèvent en partie de la désinformation". Les associations ont pourtant déclaré manifester leur doléances après avoir côtoyé au quotidien les réfugiés, qui résident à Tête-de-Ran depuis le printemps 2016.

Jean-Nat Karakash ne dissimule pas son mécontentement. Selon le conseiller d'Etat, la qualité du travail effectué par le Service cantonal des migrations (Smig) a été dénigré dans cette lettre. "Cela a donné une image trompeuse. Nous sommes conscients que la situation n'est pas facile pour les requérants d'asile, mais nous faisons notre possible." Une enquête a été menée dans tous les centres d'accueil et "le degré de satisfaction était le même."

"Solution pérenne d'hébergement"

Le Conseil d’Etat a considéré la proposition des propriétaires de l’ancienne auberge de la Clé des Champs comme "une opportunité de solution d’hébergement pérenne". Mais là où le canton voit une solution pérenne dans ce bail de dix ans, les associations ont manifesté des doutes sur ce lieu isolé. C'est d'ailleurs à cause de cet éloignement que d'autres problèmes ont émergé, indique leur lettre.

Concernant Fontainemelon et Couvet, le Deas répond qu'il a fermé les centres à cause du net repli du nombre d’arrivées de requérants d’asile en Suisse. Pour faire face à une éventuelle augmentation des arrivées, il a choisi "d’organiser l’hébergement collectif en premier accueil sur deux structures offrant un nombre total de places supérieur à 160 lits".

Le Conseil d'Etat précise par ailleurs que s’il avait renoncé à exploiter le centre de Tête-de-Ran, "les deux structures d’accueil de Couvet et la Ronde, d’une capacité d’accueil de 80 places chacune, seraient aujourd’hui proches de la saturation et n’offriraient aucune possibilité d’extension".

"Les échanges existent bel et bien"

Contrairement à ce que signalent les associations, le Deas estime que "le centre de Tête-de-Ran offre des conditions d’hébergement dignes et respectueuses aux 80 personnes qui y sont accueillies". Les résidents bénéficient des prestations d’une équipe d’encadrement, composée de plus de 15 collaborateurs du Smig.

De plus, le Smig s’appuie sur "un réseau de quelque 200 bénévoles avec lesquels une collaboration étroite s’est établie". D'après le Conseil d'Etat, "les contacts et les échanges avec la société civile existent donc bel et bien". Les associations n'ont pas remis ce point en question, mais ont indiqué que les bénévoles non véhiculés ne peuvent plus se rendre à Tête-de-Ran par manque de transports publics.

Davantage de navettes et wifi

Justement en matière de bus - autre critique relevée par les associations et des réfugiés eux-mêmes -, le canton déclare qu'"un système de navettes a été mis en place pour assurer aux résidents du centre d’accueil la liaison avec la gare des Hauts-Geneveys". Leur nombre a par ailleurs été augmenté dès lors que les résidents sont aujourd’hui plus nombreux".

Enfin, le Deas fait savoir que "les besoins accrus d’accès à internet ne sont pas ignorés non plus puisque l’installation d’une deuxième antenne wifi a été requise au mois de janvier et que les travaux interviendront prochainement". Le conseiller d'Etat Jean-Nat Karakash tient par ailleurs à préciser que ces améliorations ont été mises en oeuvre avant l'envoi de la lettre ouverte.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias