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Le comité d'initiative «Un enfant, une place» ne répond plus

26 janv. 2011, 09:11

«Je n'ai aucune déclaration à faire.» Ou alors: «J'ai démissionné.» Plus grand monde ne s'exprime au nom du comité d'initiative «Un enfant, une place», sur laquelle les Neuchâtelois se prononceront le 3 avril en votation populaire. Et pour cause: les tensions dont nous avons parlé dans notre édition du 18 décembre ont pris de l'ampleur au point que le comité d'initiative semble ne plus trop exister.

Concrètement, cela ne change rien à la votation. Les Neuchâtelois devront bel et bien dire s'ils acceptent, ou non, l'initiative populaire «Un enfant, une place», déposée en 2007 avec 7000 signatures, ou s'ils lui préfèrent la nouvelle loi sur l'accueil des enfants (accueil scolaire et parascolaire), acceptée par le Grand Conseil, et qui fait office de contre-projet à l'initiative.

Les bisbilles au sein du comité d'initiative pourraient tout de même avoir un effet concret: le «Vot'info», brochure d'information envoyée aux citoyens, ne présentera peut-être pas les arguments du comité d'initiative. «Jusqu'à présent, notre demande est restée sans suite», explique Séverine Despland, chancelière du canton. «Visiblement, plus personne n'assume de responsabilité au sein du comité. Si cela se confirme, nous ne disposerons donc pas de sa prise de position.»

Des bisbilles, avons-nous dit. Elles portent en partie sur le fond du dossier: trois des quatre membres du comité, trois femmes en l'occurrence, considèrent que la nouvelle loi sur l'accueil des enfants constitue un premier pas dans la bonne direction. Le quatrième, qui a pour nom Benoît Couchepin, estime que cette loi ne répond pas aux besoins. Mais le désaccord le plus profond est d'ordre formel: dans un premier temps, les trois femmes avaient trouvé pesant le fait que Benoît Couchepin fasse régulièrement le lien entre la problématique «accueil des enfants» et le référendum contre la fiscalité des entreprises («Ce n'est pas moi qui ai choisi de faire ce lien, ce sont les autorités politiques du canton!», rétorque l'intéressé, également membre du comité référendaire). Mi-décembre, elles avaient fait savoir qu'elles prenaient leurs distances envers le comité d'initiative et que Benoît Couchepin en devenait l'unique porte-parole.

A cela est venu s'ajouter un autre désaccord: le Département cantonal des affaires sociales a mis sur pied un groupe de travail pour plancher sur deux postulats acceptés par le Grand Conseil dans le prolongement immédiat de la loi sur l'accueil des enfants. Les membres du comité d'initiative «Un enfant, une place» ont été invités à y prendre part. Aux yeux de Benoît Couchepin, cela posait un problème de conflit d'intérêt. Il explique: «L'une des membres du comité travaille au Service de la jeunesse et de l'intégration de la Ville de Neuchâtel, qui est justement en charge de l'accueil de l'enfance. Du point de vue éthique, c'est intenable, puisqu'elle risque de se trouver en porte-à-faux soit vis-à-vis de son employeur, soit vis-à-vis du comité d'initiative.»

Benoît Couchepin, la semaine dernière, a fait part de son avis aux trois membres féminins du comité. Un avis qu'elles ont dit ne pas partager. Il a démissionné. Information transmise à la chancelière du canton.

Des deux côtés, on parle de gâchis et on se dit attristé par la tournure des événements.

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