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Le beer pong et les happy hours ont envahi les bars neuchâtelois, mais ils sont... interdits

La pratique du beer pong dans les bars neuchâtelois s'est généralisée. Pourtant, elle est interdite par la nouvelle loi sur la police du commerce. Tout comme les happy hours.

30 oct. 2018, 17:35
Plusieurs bars neuchâtelois proposent à leurs clients de pratiquer le Beer Pong, un jeu de boisson venu des Etats-Unis.

«Des tournois de beer pong, il y en a partout dans le canton de Neuchâtel! Je me doutais bien que ce n’était pas très légal, mais c’est la tendance, ça amène une super ambiance dans les bistrots, c’est convivial.»

Le patron d’un bar très prisé des étudiants neuchâtelois raconte qu’il a retiré flippers et jeux vidéo, passés de mode, pour les remplacer par des tables de beer pong, cette discipline consistant à faire atterir une balle de ping-pong dans les verres de bière de l’équipe adverse.

Pratique illégale

Depuis quelques années, ce jeu de boisson s’est imposé dans plusieurs bars de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds. Le Lobby de la Maladière organisait récemment le plus grand tournoi de beer pong du canton, avec près de 120 participants.

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Le problème, c’est que la pratique du beer pong est... illégale dans les établissements publics neuchâtelois. La nouvelle loi cantonale sur la police du commerce, entrée en vigueur en 2015, est claire. «Il est interdit d’augmenter la vente de boissons alcooliques par des jeux ou des concours», rappelle Pierre-François Gobat, chef du Service cantonal de la consommation et des affaires vétérinaires.  «Pris par le défi et l’ambiance, le participant va augmenter sa consommation d’alcool.» 

L’organisateur du plus grand tournoi de beer pong du canton, qui avait communiqué tous azimuts son projet de record, risque donc d’être amendé.  

«Happy hours» également prohibés

Les établissements publics ne font en général pas trop de publicité autour des jeux de boisson qu’ils organisent. Ils les relaient parfois sur les réseaux sociaux: «Lorsque nous avons connaissance de cette pratique, nous l’interdisons», informe Pierre-François Gobat. 

La nouvelle loi cantonale sur la police du commerce vise à mieux protéger la jeunesse neuchâteloise contre l’abus d’alcool. En 2015, elle stoppait aussi la vente de spiritueux après 19 heures et bannissait la pratique des très populaires «happy hours», en interdisant «d’offrir des boissons alcooliques à forfait ou à des prix ne couvrant pas les coûts». 

Supprimer un accès trop facile à l’alcool 

Les happy hours continuent pourtant à être proposés dans certains bars, parfois très clairement, ou sous d’autres dénominations: «Je fais des promotions sur les bières à certaines heures», explique un patron de bistrot. 

Pierre-François Gobat reconnaît que l’Etat n’a pas forcément les moyens de pratiquer une surveillance assidue. «Les contrôles sont effectués par la police de proximité. Mais il se peut que des choses nous échappent.» Le chef de service est pourtant convaincu que la nouvelle législation «apporte des garde-fous et supprime des opportunités trop faciles, pour les jeunes, de se procurer de l’alcool». 

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