La tempête de grêle du 20 juin a lourdement pesé sur les vignobles neuchâtelois, non sur la qualité du raisin mais sur la quantité. La profession a pris des mesures pour permettre dans certains cas des achats hors du canton afin d'y faire face.
Les acteurs de la branche comptent continuer à miser sur la qualité plutôt que la quantité, a souligné jeudi devant la presse Yann Huguelit, président de l'Interprofession vitivinicole neuchâteloise. Ils estiment avoir eu de la chance dans leur malheur, car la grêle a frappé avant la formation des fleurs. Si elle était survenue quelques semaines plus tard, elle aurait endommagé le raisin.
Restent les problèmes de quantité, que deux mesures prises pour 2013 devraient contribuer à combler. D'une part, les vignerons-encaveurs, après concertation avec les autres cantons, ont obtenu de la part des autorités neuchâteloises le doublement de la quantité d'achat permise hors canton: celle-ci passe de 2000 à 4000 litres de vin, ou de 2500 à 5000 kilos de raisin.
D'autre part, le canton, normalement plus restrictif, s'adapte cette année au droit fédéral en permettant que le droit de coupage de 10% s'applique aussi aux spécialités blanches (tout ce qui n'est pas du chasselas dans les cépages avec appellation d'origine contrôlée).
Récolte divisée par deux
Deux tiers des 600 hectares de vignobles du canton ont été atteints par la grêle. Selon l'expertise définitive réalisée en octobre, le montant des dommages assurés pour les vignes se monte à 11,4 millions de francs.
D'une parcelle à l'autre, les dégâts vont de 15% à 100%. Au final, le volume de la récolte 2013 dans le canton devrait être inférieur de 40% à 50% par rapport à une année normale. Pour les domaines les plus fortement touchés, la récolte sera diminuée aussi en 2014 puisque les bois sont abîmés.
Il ne faut pas se laisser abuser par la vue de feuillages fournis dans les vignobles: une partie a poussé ultérieurement et les petits grains de raisin vert clair qu'ont peut y observer actuellement seront inutilisables.
Garder ses parts de marchés
Pour limiter la perte de parts de marché, la profession va limiter les stocks en cave. Elle va aussi se concentrer sur les marchés porteurs et prioritaires tels que l'½il-de-perdrix et le non-filtré.
Il pourrait y avoir des problèmes d'approvisionnement des clients au 2ème semestre 2014, lorsque les stocks de 2012 auront été entièrement vendus et que ceux de 2013 seront insuffisants. Il s'agira alors de réussir à conserver tout de même la clientèle à moyen terme.
Quant aux prix: celui du raisin reste inchangé. Pour le vin, de légères hausses pourraient être appliquées individuellement, mais de façon mesurée.