Si on vous proposait une rente à vie de près de la moitié de votre salaire en cas de perte de votre travail, l’accepteriez-vous? Soyons sincères: à cette question, la plupart d’entre nous répondrait oui.
On ne peut donc blâmer Christine Gaillard qui sera la dernière ex-élue communale à profiter de ce dispositif. ll lui a même fallu un certain courage pour nous parler ouvertement de cette question sensible. Elle ne touchera pas une fortune, mais quand même de quoi envisager l’avenir avec sérénité, contrairement à nombre de sexagénaires subitement sans emploi.
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Oui, cette rente est un privilège. Moins choquant, peut-être, que les revenus de certains «grands» patrons ou que les mandats privés opaques de parlementaires fédéraux. Mais il n’est plus défendable: l’activité de politicien n’est pas plus noble que le métier d’infirmière ou d’agriculteur. S’il peut y avoir des différences, les compétences et l’engagement doivent être récompensés, il ne saurait y avoir deux mondes.
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Les communes neuchâteloises auront pris leur temps pour abroger cette injustice – en tant que membre d’un législatif, il n’est jamais facile de s’en prendre à un système dont profitent les camarades les plus influents du parti. Mais c’est enfin fait. Bravo.
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Et maintenant, qui va lancer le mouvement pour les conseillers d’Etat?