Votre publicité ici avec IMPACT_medias

La politique neuchâteloise entre humour et humeur

La tâche du Conseil d'Etat neuchâtelois serait facilitée sans le Grand Conseil. Et vice-versa. Une provocation, rien de plus?

28 mars 2018, 17:43
Baptiste Hurni, tout à gauche, a riposté à une pique de Monika Maire-Hefti.

Une passe d’armes peu commune a eu lieu mardi au Grand Conseil neuchâtelois. Le rôle de ce dernier a été remis en question par une conseillère d’Etat, et un député a riposté.

Ne s’agit-il que de traits d’humour pour initiés? Si des piques mutuelles sont occasionnelles, elles ont rarement, si ce n’est jamais, été formulées de manière aussi explicite.

Bonheur sans parlement...

"Un Conseil d’Etat qui peut faire de la politique sans parlement, ce serait le bonheur parfait pour nous", a lancé la ministre de l’éducation et de la famille Monika Maire-Hefti. Et de répondre aux réactions de députés par un sourire, avant de conclure: "Vous nous manquerez..."

Avant cela, la conseillère d’Etat regrettait une "spirale infernale": à peine venait-elle de livrer un rapport d’information sur l’école obligatoire qu’un nouveau était demandé.

C’est près de trois heures après qu’est tombée la réponse du berger à la bergère. Il était alors question de rendre "plus équitable" la brochure officielle "Vot’info".

... aisé sans gouvernement

Des modifications sont imaginables, selon Baptiste Hurni, chef du groupe socialiste. "Nous pourrions accepter qu’il n’y ait plus la position du Conseil d’Etat, puisque tout le monde sait que ce canton serait bien plus aisément gouverné non pas sans Grand Conseil, mais sans Conseil d’Etat", a déclaré le camarade de parti de Monika Maire-Hefti.

Contacté le lendemain pour clarifier ses dires, Baptiste Hurni précise que l’échange s’est fait "en toute amitié, ironie et humour de part et d’autre". Le député reconnaît toutefois n’avoir "jamais entendu ce gouvernement nous dire cela de manière aussi claire". Même si ces propos ne sont pas à prendre au pied de la lettre, "il faut montrer qu’il y a du répondant en face".

Des tensions mais pas là

Baptiste Hurni ajoute que sa riposte «n’est pas la traduction de tensions» entre le Parti socialiste et ses conseillers d’Etat. Des tensions qu’il ne nie pas par ailleurs.

Une explication? Les ministres socialistes "mènent une politique qui plaît bien à la droite", observe le député vert Laurent Debrot. Pour le doyen du Grand Conseil, l’échange auquel il a assisté "ne peut pas être pris au sérieux". Et "quand ça vient de Monika Maire-Hefti, on ne s’étonne pas. Elle n’a pas beaucoup de filtres. Je la trouve plutôt rigolote et spontanée. Et les députés posent et reposent des questions: nous ne sommes pas toujours conséquents non plus."

Votre publicité ici avec IMPACT_medias