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«La place financière suisse doit se réinventer»

16 juil. 2009, 10:23

Robert Danon, vous êtes spécialiste de fiscalité internationale et des trusts. Pourquoi l'enseigner à Neuchâtel et pas, par exemple, à Bruxelles, où vous êtes né?

Je suis né à Bruxelles, mais j'ai grandi à Lausanne. J'ai travaillé à Genève comme conseil fiscal et enseigné en parallèle la fiscalité à HEC Lausanne. En 2006, un poste de professeur en droit des affaires était proposé à Neuchâtel, j'ai postulé... J'y ai ensuite développé le droit fiscal, puisque c'est ma spécialité. Les niches de spécialisation de l'Université offrent de belles perspectives pour les étudiants et pour les enseignants.

La faculté de droit a aujourd'hui une belle notoriété...

Cette notoriété a été notamment renforcée par l'arrivée de nouveaux professeurs, âgés de 35 à 45 ans, qui ont donné un vrai dynamisme à la faculté. Ils ont envie d'y développer des centres de compétences, de faire rayonner leurs travaux. Nous avons par exemple créé le centre de droit commercial, fiscal et de l'innovation (CCFI).

Fiscalité de l'épargne, affaire UBS... Des domaines en pleine actualité. D'où la nécessité de former des spécialistes?

Oui, l'actualité tombe à pic: nous lançons dès janvier 2010 un «master of advanced studies» en fiscalité internationale destiné aux économistes et aux juristes. Il s'agit d'un master unique en Suisse, qui peut être suivi en cours d'emploi. Les enseignants viennent de Suisse mais également d'Europe ou des Etats-Unis. Et en pleine actualité aussi, nous organisons en novembre, dans le cadre du CCFI, un symposium sur le droit fiscal international, axé notamment sur l'échange de renseignements. Le besoin de former des experts dans ces domaines est indéniable.

Alors parlons un peu de cette actualité. La Suisse fait trop de concessions, à vos yeux?

Dans le domaine de l'échange de renseignements, l'évolution était prévisible, c'est la suite logique de plusieurs étapes dans les relations entre la Suisse, les Etats-Unis et l'UE. Je pense que la Suisse ne peut pas y échapper, en partie parce que la société exige toujours plus de transparence. La Suisse doit se réinventer si elle veut rester une place financière crédible. Celle-ci doit se construire sur la base de la qualité de ses services et de son système bancaire.

Au fait, si vous vivez dans le canton de Vaud, c'est parce que les impôts sont trop élevés à Neuchâtel?

(Rires) Je n'ai jamais pris une décision personnelle en fonction de paramètres fiscaux... C'est bien plus simple: mon épouse travaille dans le canton de Vaud et ses parents y vivent. C'est un choix de proximité familiale. J'aime beaucoup Neuchâtel, je pourrais y vivre. Je regrette juste qu'il n'y ait qu'un train par heure depuis Lausanne...

françoise Kuenzi

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