«Il est exclu que ma fille soit privée de lycée alors qu’elle a remonté toutes ses moyennes au deuxième semestre, au prix de gros efforts!» Un Neuchâtelois vient de lancer une motion populaire demandant au Conseil d’Etat de renoncer aux nouvelles «clauses guillotine» touchant les élèves en dernière année de scolarité obligatoire.
Pour accéder aux formations postobligatoires, ces écoliers doivent désormais présenter des moyennes suffisantes à la fin du premier semestre déjà, fin janvier. Faute de quoi ils seront privés de lycée ou de tout autre formation postobligatoire en école.
Plusieurs dizaines d'élèves recalés
Actuellement, plusieurs dizaines d’élèves dans le canton ont atteint les points requis en fin d’année scolaire, mais seront recalés à cause de leurs notes au premier semestre.
«Le système mis en place par le Département de l’instruction publique va à l’encontre de tout bon sens, puisqu’il arrête les conditions de promotion un semestre avant la fin légale de la scolarité obligatoire», déplore le père de famille.
Soutenu par les associations de parents d’élèves du canton, il demande aux autorités neuchâteloises de revenir en arrière et de se baser uniquement sur les moyennes de fin d’année scolaire pour déterminer si l’élève peut poursuivre une formation.
Davantage de «lycéables»
Sa motion populaire a déjà recueilli les 100 signatures nécessaires pour être déposée devant le Grand Conseil: «En attendant, je ne sais toujours pas comment aiguiller ma fille pour la suite...»
Les nouvelles exigences de promotion au premier semestre ont déjà fait l’objet d’une interpellation fin mai devant le Grand Conseil: «Il nous paraît insensé qu’un élève doive remplir au premier semestre les conditions d’admission, imaginant bien quelle sera la baisse de motivation du jeune en situation de non admission pour le second semestre», dénonçait la députée de Solidarités Zoé Bachmann.
La conseillère d’Etat Monika Maire-Hefti lui a répondu que les nouvelles conditions de promotion avaient déjà été allégées à la suite de critiques. De plus, elle a assuré que le nombre d’élèves pouvant prétendre entrer au lycée était plus important qu’avant: «Avec le nouveau système, 51% des élèves remplissaient les conditions pour s’inscrire au lycée fin janvier, contre 43% auparavant.»