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La chance ou le hasard…

La vie en institution de retraite nous est contée grâce au personnel actif entre leurs murs. Aujourd’hui, Sandrine Bosson, responsable de l’animation au home Dubied de Couvet nous parle de deux copines de 100 ans!

11 mars 2021, 17:00
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Cet après-midi, deux copines vont se retrouver. Imaginez! A elles deux, elles ont 200 ans!

Je leur ai réservé la salle d’animation, elles prendront le thé, au calme, comme si elles étaient au tea-room ou attablées à la cuisine. Je les entends souvent parler, à la salle à manger, mais il y a du monde, du bruit et il devient compliqué de se retrouver en toute intimité.

Je les accompagne chacune à son tour, je les installe assez près l’une de l’autre. C’est que l’une est malentendante, il s’agit donc qu’elles se comprennent, qu’elles se voient, et que ce moment les rapproche de la meilleure façon possible.

En les observant ainsi, j’avoue que je suis émue, touchée par la complicité qui les lie, la manière dont elles s’adressent l’une à l’autre; leurs sourires radieux, leurs gestes lents et tendres… je reste discrète, j’écoute, simplement… je suis un témoin privilégié, je le ressens.

Et un jour, longtemps après leurs premiers jeux de fillettes, elles se retrouvent, au crépuscule de leur longue vie

C’est qu’elles se connaissent depuis l’enfance, depuis leur entrée à l’école de leur village. Elles se racontent leurs premières années; elles se souviennent même de la place qu’elles occupaient dans la classe; la récré, les corvées de retour à la maison. Elles évoquent leur première communion, toujours ensemble, inséparables. Puis elles se séparent pour vivre chacune leur vie de femme, mais elles ne sont jamais loin l’une de l’autre. Elles continuent à vivre dans le même village; elles se rencontrent, elles s’apprécient. Je vois dans leurs yeux qu’elles se respectent, beaucoup. Et un jour, longtemps après leurs premiers jeux de fillettes, elles se retrouvent, au crépuscule de leur longue vie, au home Dubied.

Je m’autorise alors une question: comment expliquez-vous que vous êtes arrivées toutes les deux à 100 ans? Avez-vous une recette qui pourrait expliquer votre longévité?

Elles me répondent tout de go, presque en même temps:

- «Je suis contente et fière d’avoir 100 ans. C’est une grande chose et je garde une bonne mémoire. J’ai une bonne santé mais je n’ai rien fait de spécial. C’est un hasard…»

- «C’est la chance, ce n’est pas moi qui dirige!»

Elles se regardent et se sourient malicieusement. Elles ont l’air heureuses d’être ensemble tout simplement… J’espère de tout cœur qu’elles pourront encore partager de beaux moments dans leur institution.

Hors les murs – La vie en EMS poursuit son petit bonhomme de chemin malgré la pandémie et les restrictions sanitaires. «ArcInfo» vous fait passer leur porte le temps de cette nouvelle chronique.
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