A l'heure de présenter le nouveau programme de l’Université populaire neuchâteloise (UPN), son président, Jean-Luc Renck, s'est montré soulagé: "Encore une année comme celle-là et nous mettions la clé sous la porte."
Il y a deux ans, il tirait la sonnette d’alarme. L’institution a depuis retrouvé les chiffres noirs, notamment en étoffant son public. "Nous avons repassé le cap des 1000 inscrits à nos cours", souligne Jean-Luc Renck. Peut-être a-t-on passé le creux d’une vague initiée il y a une dizaine d’années. Celle de "la fascination pour les nouvelles technologies, où l’on se cultive en tête-à-tête avec son ordinateur. C’est quand même plus sympa avec d’autres gens et des enseignants en chair et en os!"
Resserrer les liens
Pour accentuer la convivialité, l’Uni populaire veut davantage "sortir des salles de cours". Elle inaugure un partenariat avec d’autres institutions culturelles du canton, en particulier des musées. Ceux-ci espèrent ainsi dynamiser leurs vieillissantes sociétés des amis. "Tout le monde sera gagnant et ça resserre le tissu culturel", explique Jean-Luc Renck.
La part belle revient au petit dernier, le Musée des civilisations de l’islam (Mucivi), à La Chaux-de-Fonds. "Beaucoup en ont parlé, mais peu sont allés le visiter." A la suggestion d’une membre du comité des Montagnes de l’UPN, un cycle de conférences y sera proposé. Le lieu aura aussi les honneurs de la conférence inaugurale et gratuite, le 2 octobre. Une chercheuse de l’Université de Fribourg retracera l’histoire des musulmans en Suisse.
L’islam par des femmes
"Le Mucivi, c’est une conservatrice et une assistante et nous aurons cinq conférencières. Ces rendez-vous seront donc l’occasion de démonter un certain nombre de fausses idées sur l’islam, notamment sur la place des femmes", relève le président de l’UPN.
Une autre nouveauté est l’organisation d’une deuxième conférence publique, le 5 février, pour lancer la deuxième partie de la saison. Avec un conservateur du Muséum d’histoire naturelle de Neuchâtel, il sera question de fossiles. Ce sera l’occasion de promouvoir Thierry Malvesy, "un orateur passionnant", dont les précédents cours n’avaient pas pu se tenir, faute d’un nombre suffisant d’inscriptions.
Subvention maintenue
L’UPN souhaite encore étendre la collaboration avec d’autres institutions, comme les bibliothèques. Elle se justifie d’autant plus en période de restrictions budgétaires. L’Uni populaire est toutefois épargnée. La subvention annuelle de l'Etat est passée de 10'000 à 9800 francs. Avec le soutien de communes, la manne publique n’assure que 13% du financement de l’UPN. Le reste est assuré par les inscriptions aux cours.
Le redressement de l’Uni populaire doit aussi aux efforts entrepris à l’interne. Depuis l’an dernier, un programme commun aux sections du Littoral et des Montagnes est disponible sur un dépliant, plus attrayant que la précédente version.
Unité cantonale
Cette présentation permet aussi aux Neuchâtelois du Bas d’être informés des cours proposés dans le Haut, et vice-versa. "Même si cela n’a pas été sans mal, nous avons réalisé l’unité cantonale", relève Philippe Merz, président de l’UPN pour les Montagnes. L’institution a d’ailleurs présenté son programme dans un lieu centré, entre La Vue-des-Alpes et Tête-de-Ran.
Dans l’offre de cours, "il y a de moins en moins de doublons" entre le haut et le bas du canton. Cela dit, le public a toujours du mal à se déplacer. Et quand un cours à beaucoup de succès, il peut être offert tant dans le Haut que le Bas. Celui sur l’autohypnose, créé il y a trois ans à La Chaux-de-Fonds, sera aussi proposé cette année à Neuchâtel.