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L’histoire de la connerie, un essai corrosif et une série qui brouille les pistes: les bons plans de Thierry Brandt

Les journalistes d’«ArcInfo» partagent leurs coups de cœur avec vous. Découvrez ceux de Thierry Brandt.

08 janv. 2020, 16:00
Portraits SNP  Neuchatel, 10 01 2018 Photo : © David Marchon

La connerie dans toute sa splendeur

Vaste entreprise que celle de raconter l’histoire de la connerie humaine, du Néolithique à nos jours! Tâche d’autant plus ardue qu’elle est forcément subjective. Car effectivement, nous sommes tous le con de quelqu’un. Il n’existe en effet que peu de cons absolus et universellement reconnus comme tels, bien que notre époque ait quelques modèles intéressants à nous proposer.

Placé sous la direction de Jean-François Marmion, cet ouvrage qui a mobilisé pas moins de 35 auteurs est parfaitement jubilatoire. Bref, voici le programme: «En un mot, disséquons les cons! Mais avec doigté. Et allons voir chez eux si j’y suis!»

«Histoire universelle de la connerie», sous la direction de Jean-François Marmion (Editions Sciences humaines)

 

Il y a d’autres raisons de désespérer

Cette «Histoire universelle de la connerie» m’a donné envie de relire le petit ouvrage du défunt mathématicien et philosophe Gilles Châtelet, «Vivre et penser comme des porcs».

Publié en 1998, cet essai féroce et corrosif fait le procès de notre époque, qui voit la consécration de ce que l’auteur nomme la Triple Alliance politique, économique et cybernétique des néolibéraux. Laquelle est presque parvenue à rendre «rationnelle et même festive la guerre de tous contre tous.»

Il s’interroge et propose de lutter pour éviter que notre humanité, dans les «démocraties-marchés», se résume à «la somme statistique de citoyens-panélistes et de neurones sur pieds dévorés par l’ennui et l’envie.» Des pistes à creuser aussi pour tous ceux qui mettent en avant la solidarité contre le «techno-populisme.»

«Vivre et penser comme des porcs», de Gilles Châtelet, éditions Folio Actuel


 

La série qui brouille toutes les pistes

«The Blacklist», c’est un peu toutes les séries policières réunies en une seule, mêlant dans un saisissant maelström des histoires de tueurs en série, d’espionnage, de crimes odieux, de machinations aux ramifications internationales, de complots fomentés par des officines gouvernementales parallèles et j’en passe. Le tout entrecroisé avec les destins personnels des protagonistes: en l’occurrence ceux qui composent une task-force plus ou moins secrète du FBI, elle-même tuyautée en sous-main par un criminel d’envergure mondiale, Raymond Reddington. Il fallait oser. Après maintenant sept saisons et plus d’une centaine d’épisodes, on se dit régulièrement que la série va fatalement s’essouffler. Et puis non, c’est reparti pour un tour, dans lequel il n’est plus possible de distinguer les gentils des méchants.

«The Blacklist», saisons 1 à 7, avec James Spader et Megan Boone, sur Netflix

Le trailer de la saison 7 de «The Blacklist».

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